Le dernier cas de l’actualité concernait Vera Schiopu, une jeune fille de 25 ans, tuée par son compagnon et un de ses amis, qui a simulé qu’elle s’était suicidée.


Le massacre de femmes continue dans notre pays avec une fréquence terrible. La dernière victime est Vera Schiopu, une Moldave de 25 ans, tuée par son compagnon et un ami, qui a tenté de simuler un suicide. Mais ce n’est que la semaine dernière qu’il y a eu de nombreux cas dans les nouvelles et autant de cas qui frôlent la tragédie chaque jour. Seulement en Vénétie, à Rovigo hier un homme a tenté de poignarder à mort son ex-partenaire, à Vicence pas moins de trois femmes, dont une enceinte, ont été battues à mort par leur partenaire. À l’heure actuelle, il y a 75 féminicides qui ont eu lieu en Italie en 2023 et la politique semble maintenant vouloir enfin rattraper le temps perdu avec un front bipartite pour une loi sur les féminicidesarrêtée depuis trop de mois.

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Le dernier cas à Catane

Les pages d’actualités sont malheureusement obligées de se mettre à jour avec une fréquence dramatique le bulletin des victimes de féminicides. Le dernier de ces événements s’est produit il y a quelques jours à Ramacca, dans la région de Catane. Vera Schiopu, 25 ans, originaire de Moldavie, a été retrouvée pendue samedi soir dans une ferme à moitié en ruine à côté de celle où elle vivait.

Immédiatement les enquêteurs ont douté qu’il s’agissait d’un suicide, compte tenu de la présence de quelques détails difficiles à rapporter à un tel geste. Parmi celles-ci figurent des écorchures sur le corps de la femme, incompatibles avec le suicide. Ainsi, quelques heures après la découverte du corps, l’arrestation de deux hommes roumains a été immédiatement déclenchée: le petit ami de 31 ans et un ami de 33 ans. Le petit ami de la victime avait même appelé le 112 pour signaler que la femme s’était suicidée. Les deux – qui ont plaidé innocents – sont accusés de complicité de meurtre.

Le meurtre d’Anna Scala, après qu’elle eut dénoncé deux fois son ex-compagnon

Il y a quelques jours, le 17 août, c’est le meurtre d’Anna Scala qui a choqué l’opinion publique. La femme de 56 ans a été poignardée par l’ex alors qu’elle quittait un immeuble à Piano di Sorrento. Ce qui cause davantage de douleur, c’est le fait que Anna Scala avait décidé de dénoncer deux fois son ex Salvatore Ferraiuolo pour persécution au cours du mois dernier.

Malgré cela, cependant, aucune mesure n’avait été prise contre lui. Aucune mesure restrictive n’a protégé la femme qui avait décidé de quitter sa mère pour s’éloigner de son ex-compagnon (qui ces derniers temps lui avait coupé les roues de sa voiture et lui avait cassé les dents en la giflant et en la frappant). L’homme a avoué l’avoir tuée, l’avoir frappée par derrière et l’avoir jetée dans le coffre de sa voiture.

L’installation artistique sur la porte de la gare Porta S. Paolo organisée par l’association « Tango Solidale delle Scarpe Rosse » à l’occasion de la journée contre la violence à l’égard des femmes, lors de l’urgence Covid-19, à Rome, le 25 novembre 2020. Crédit : ANSA/MASSIMO PERCOSSI

Giovanni De Gennaro, avocat de la famille de la victime, a réitéré immédiatement après les obsèques de la femme la gravité de l’absence totale de mesures contre le meurtrier. «Les signaux précurseurs étaient tous là. Il était maintenant clair qu’elle était en danger et, malgré cela, rien n’a été fait pour empêcher cet homme de la tuer. Une mesure de précaution, ne serait-ce qu’un bracelet, aurait évité ce drame» a-t-il révélé àPOIGNÉE.

« Il y a quelque chose à faire, à corriger, dans la gestion du soi-disant « code rouge » : les parquets qui traitent de cette véritable urgence nationale doivent être renforcés et, surtout, une plus grande discrétion doit être accordée à ceux qui enquêtent, à ceux qui sont sur le terrain, à ceux qui connaissent les personnes impliquées».

A quand une loi contre les féminicides ?

Ce qui ressort de la plupart des histoires de lecture comme celles-ci est la nécessité d’une loi qui puisse immédiatement mettre un terme à ce décompte tragique. Et le besoin de protéger au maximum chaque femme victime de violence, surtout lorsqu’elle décide de le signaler.

Dans les dernières heures la majorité s’est ouverte à l’opposition pour accélérer le processus de la loi contre les féminicides. Le ministre de la famille, de la natalité et de l’égalité des chances Eugénie Rockella expliqué à Le Messager que « le gouvernement a pris à cœur » le drame des féminicides « par exemple augmenter d’un tiers les fonds pour le plan anti-violence et donc aussi pour les centres et refuges».

Roccella a également expliqué: «Nous avons approuvé un projet de loi très important en Conseil des ministres car je pense qu’il peut vraiment sauver des vies. C’est une disposition qui met fortement l’accent sur la prévention, renforçant les mesures de précaution, allant des avertissements aux bracelets électroniques, prévoyant l’arrestation flagrante différée, fixant des délais rapides et contraignants aux juges pour évaluer le risque et par conséquent pour l’adoption de mesures de précaution rapides ». Et il a conclu. «C’est un ensemble solide qui vise à briser le cycle de la violence dès les premiers signes, avant que l’irréparable ne se produise».

Sous-secrétaire à la Justice Andréa Delmastro il a ensuite parlé à République, soulignant la nécessité d’une procédure rapide. Selon lui, le projet de loi Nordio-Piantedosi-Roccella « ne doit pas être transformé en décret. Si au Parlement la majorité et l’opposition reconnaissent l’urgence des nouvelles mesures, les commissions peuvent les approuver en 15 jours, l’ensemble du processus se termine dans deux mois. Elle peut être loi d’ici Noël si la majorité et l’opposition partagent l’urgence ».

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