Le député Ingels est ému lors du débat sur la traite des enfants au sein de l’Église : « Je ne demande qu’une chose : quand pouvons-nous espérer une réponse ?

La députée Yngvild Ingels (N-VA) a partagé un témoignage émouvant lors du débat sur le trafic illégal d’enfants qui a lieu au sein de l’Église depuis des années. Elle a également été abandonnée après une naissance anonyme. Le nouveau podcast HLN « Enfants de l’Église » montre que des sœurs et des moniales de notre pays se sont rendues coupables de ce type de trafic d’êtres humains depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1980.

REGARDER. Le témoignage d’Ingels marque profondément la Chambre : « J’aurais aimé dire à ma mère biologique que je vais bien »

Environ 30 000 jeunes femmes ont été placées dans des refuges et ont accouché de manière anonyme, après quoi l’Église a vendu leurs enfants pour beaucoup d’argent. L’horreur qui s’est produite pendant quarante ans est exposée dans le nouveau podcast HLN « Enfants de l’Église ».

La Chambre en a débattu aujourd’hui en séance plénière. Cinq députés de la Chambre ont posé leur question sur ces nouvelles révélations, dont Yngvild Ingels. Elle-même ne sait pas qui est sa mère biologique. « Chers collègues, je n’aime pas rester ici aujourd’hui et vous savez pourquoi », a-t-il déclaré. « Les témoignages dans le journal ce matin, ils font la différence. Mais je suis également reconnaissante qu’une mère biologique ait enfin pris la parole, car nous entendons très rarement cela.»

Elle appelle à la reconnaissance de l’horreur vécue depuis des années et souligne que « le temps presse ». « Nous ne rajeunissons pas tous. Je ne sais pas quel âge avait ma mère biologique, mais j’ai maintenant largement dépassé la quarantaine, donc nous n’avons plus beaucoup de temps. Je ne vous demande qu’une chose, Monsieur le Ministre, quand pouvons-nous espérer une réponse ?

La fin de son témoignage a profondément marqué les députés. « Lorsque je lis des articles et entends des témoignages de parents biologiques, ils ont toujours une question centrale : à quoi ressemblerait mon enfant ? Je ne peux pas lui dire moi-même, mais j’aimerais lui dire que je vais bien, que j’ai bien fini, que j’ai été dans un nid chaleureux et que mes parents adoptifs sont fantastiques. J’espère qu’un jour je pourrai lui dire moi-même. Ingels a fondu en larmes, après quoi elle a reçu une ovation debout de presque tout l’hémisphère.

Réponse de Tigchelt

Le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open Vld) estime que les faits doivent faire l’objet d’une enquête approfondie et y voit un rôle, entre autres, pour la commission d’enquête parlementaire qui examine actuellement les abus sexuels dans l’Église. “Il est de notre responsabilité que les victimes obtiennent ce à quoi elles ont droit, qu’elles soient reconnues, que nous allions au fond des faits et que cela ne se reproduise plus jamais.”

Van Tigchelt, qui, outre la Justice et la Mer du Nord, est également responsable des services religieux, a évoqué « d’immenses souffrances causées par les pratiques atroces de l’Église ».

Il est moins certain qu’il puisse également y avoir des conséquences juridiques, a indiqué en même temps Van Tigchelt. Après tout, la plupart des faits sont peut-être dépassés. Par ailleurs, la traite des êtres humains n’est punissable que depuis 1995, alors que les délits ont eu lieu entre la Seconde Guerre mondiale et les années 1980.



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