Le conseil municipal de Gand se réunit en conclave pendant deux jours. La raison : un budget qui est dans le rouge. En quelques mois, le déficit – la différence entre les recettes et les dépenses – est passé de 60 millions d’euros à 85 millions d’euros. Sur un budget de 1 milliard d’euros, c’est un écart considérable.

« En quarante ans, nous n’avons jamais connu une telle situation. Sortir le coupe-fromage ne fonctionnera pas. Des choix difficiles doivent être faits », déclare Rudy Coddens (Vooruit), échevin des Finances de Gand.

Les principales raisons du malaise sont les mêmes qui entraînent des maux de tête financiers dans le reste de la société. En raison de la hausse des prix de l’énergie, le chauffage et le refroidissement des bâtiments de la ville coûteront cette année 6 millions d’euros de plus que prévu.

Les indexations, en revanche, ont fait grimper les coûts salariaux de plusieurs dizaines de millions par an. Et en raison des matières premières plus chères, les investissements sont devenus 30 % plus chers aujourd’hui qu’il y a un an, selon Gand. On peut faire tellement moins avec le même budget.

Le problème est que les revenus n’ont pas augmenté avec les dépenses. Le financement des villes et communes par le biais du Fonds communal flamand n’a pas suivi les indexations successives. En conséquence, la distance entre les dépenses et les revenus augmente à un rythme rapide. Pour une ville comme Gand, la différence est déjà de 20 millions d’euros cette année. Les indexations conduisent à des recettes fiscales plus élevées, mais celles-ci sont transférées au trésor de la ville avec un retard.

Le problème de Gand est tout sauf unique. Ailleurs en Flandre également, les villes et les communes s’inquiètent de l’augmentation rapide des dépenses. Cette situation n’est pas tenable, déclare le président de Vooruit, Conner Rousseau. Dans une lettre aux présidents des partis du gouvernement flamand – CD&V, Open Vld et N-VA – il demande de trouver rapidement une solution ensemble. En accordant plus d’argent aux autorités locales ou en étant plus flexible avec les exigences budgétaires du gouvernement flamand.

Pour toutes les collectivités locales confondues, l’écart entre les recettes et les dépenses s’est creusé de plus de 640 millions ces derniers mois, a déclaré Rousseau. Sans interventions, le danger existe partout que des économies soient nécessaires de toute urgence pour moderniser la Flandre. « Reporter ou annuler ces investissements aurait des conséquences désastreuses et mettrait en péril la fragile reprise », a déclaré Rousseau.

Vers le bas pour l’avenir

Par exemple, les gouvernements devront annuler la construction de pistes cyclables ou des investissements dans des bâtiments durables. Cela signifie que les situations de circulation dangereuses ne seront pas résolues ou que la Flandre continuera à consommer inutilement de l’énergie.

« Il faudra peut-être aussi réduire la prestation de services », déclare Coddens. Les villes et communes seront donc moins accessibles aux citoyens.

« La pression financière sur l’ensemble des communes est en effet très élevée », constate Nathalie Debast, porte-parole de l’Association des Villes et Communes flamandes. Elle se réfère à une étude récente de Belfius. Cela a montré que pour certains conseils, les coûts d’exploitation – tels que les coûts énergétiques – ont doublé, voire triplé. Belfius a également prévenu que tous les investissements ne seront pas réalisés, alors que les villes jouent un rôle très important dans la transition énergétique.



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