Le décret sur l’azote tant attendu reporté à 2024 : « C’est écoeurant »

Le Vooruit, Groen, le PVDA et le Vlaams Belang ont demandé mercredi un avis supplémentaire au Conseil d’État sur le décret final sur l’azote. Depuis novembre, le gouvernement Jambon a conclu un accord politique pour résoudre le problème de l’azote en Flandre. Cet accord a été transformé en décret au début de la semaine dernière.

Immédiatement après l’approbation du décret définitif sur l’azote, les partis gouvernementaux N-VA, Open Vld et CD&V ont demandé un avis urgent au Conseil d’État. L’organisme judiciaire avait déjà critiqué les devoirs flamands en matière d’azote. Le Conseil d’État a toutefois annoncé mardi qu’il ne pouvait pas émettre d’avis urgent.

Une raison suffisante pour que l’opposition rassemblée exige un avis « classique » mercredi soir. L’approbation du texte sera ainsi prolongée au-delà de la fin de l’année.

« À ce stade, la sécurité juridique est nécessaire », déclare Mieke Schauvliege, chef de file du groupe des Verts au Parlement flamand. « Car si ce décret est annulé, nos entreprises et nos agriculteurs devront encore une fois attendre et voir la suite. »

Le Boerenbond a déjà annoncé une démarche auprès de la Cour constitutionnelle au début de cette semaine. L’organisation est préoccupée par les règles strictes en matière de licences pour les agriculteurs. Normalement, le Conseil d’État a besoin de trente jours pour donner son avis.

Trois ans

La N-VA souhaitait notamment finaliser avant le réveillon du Nouvel An le dossier que le gouvernement flamand poursuit depuis près de trois ans. Le décret sur l’azote devrait remettre la politique flamande d’autorisation sur des bases solides. Depuis 2021, après l’annulation des précédentes lignes directrices sur l’azote, il a fallu improviser.

Dans le décret final, le gouvernement conserve les éléments constitutifs des précédents accords sur l’azote (février 2022 et mars 2023). La Flandre souhaite réduire de moitié ses émissions d’azote d’ici 2030 afin de respecter les règles européennes en matière de protection de la nature. Les règles en matière de licences pour l’agriculture restent plus strictes que celles pour l’industrie.

Sous la pression du Conseil d’État, un ajustement important a été opéré en novembre. Les agriculteurs ayant un score d’impact supérieur à 0,028 pour cent pourront également demander un nouveau permis. Le score d’impact détermine dans quelle mesure les précipitations d’azote d’une entreprise sont nocives pour la nature protégée à proximité.

C’est crucial pour le CD&V, le parti qui défend l’agriculture dans le dossier de l’azote. Cela donne un avenir au secteur. Les entreprises dont l’impact est supérieur à 0,028 pour cent devront faire l’objet d’une enquête distincte (une « évaluation appropriée »).

Le ministre flamand de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) s’est pour l’instant limité à une réponse brève mais tranchante : « L’opposition joue à des jeux politiques avec la prospérité des Flamands. C’est écoeurant.

Le député flamand Chris Janssens (VB) estime que cette critique est totalement injustifiée. « Ne dites pas que c’est la faute de l’opposition. Le gouvernement lui-même travaille sur ce dossier depuis deux ans et demi.»



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