Le conflit a comme protagonistes une communauté de clarisses de la province espagnole de Burgos en Espagne, qui ont déclaré ne plus vouloir reconnaître le Vatican et le pape François. Ce qui s’est passé


Daprès avoir déclaré je ne veux plus faire partie de l’Église catholiquele Pauvres sœurs clarisses du monastère de Belorado, en Espagne, aurait été excommunié. Dans une note l’archevêque de Burgos, Mario Iceta, qui s’occupait du dossier, a annoncé que les religieuses, célèbre en Espagne comme eux « nonnes en chocolat » à cause des friandises qu’ils produisent, ils n’ont pas respecté l’ultimatum du 21 juin pour expliquer leur position au Tribunal Ecclésiastique. Une action dont la conséquence serait, en fait, une excommunication automatique. Mais le L’histoire est assez compliquée et pour bien comprendre ce qui s’est passé, nous devons prendre du recul.

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Le schisme des Clarisses « des chocolats »

Le conflit, qui pourrait conduire au premier schisme de l’Église catholique au XXIe siècle, voit comme protagonistes une communauté de Pauvres sœurs clarisses avec double siège à Beloradoune petite ville de la province espagnole de Burgos, et d’Orduña, dans la province de Vizcaya.

Le dernier vrai pape est Pie XII

La nouvelle est arrivée le lundi 13 mai, lorsque l’abbesse de la communauté, Sœur Isabel de la Trinidad, a rendu public un Affiche catholique de 70 pages dans lesquelles il communiquait la décision de quitter l’Église catholique «se plaçant sous la protection et la juridiction de Pablo de Rojas Sánchez-Franco», catholique excommunié en juillet 2019 et fondateur du secte Place de l’Union de San Pablo Apóstol qui ne reconnaît pas le Concile Vatican II et estime que le dernier « vrai pape » était Pie XII.

La communauté ultraconservatrice des prêtres célèbre la messe en latin et rejette totalement la légitimité des papes à la suite de Pie XII, qualifiant l’Église post-conciliaire d’« hérétique ». Rojasaussi accuse le Vatican d’être dans un état satanique depuis le pape Jean XXIII. Le voici : les Clarisses de Belorado ont assuré leur fidélité à ce personnage plus que discutable.

L’archevêque de Burgos Mario Iceta tient une conférence de presse à Burgos sur l’excommunication des clarisses par le Vatican (Photo de CESAR MANSO / AFP)

La crise avec l’Église du pape François

A partir de ce moment s’ouvrit la crise avec l’Église. L’archevêque de Burgos, Mario Iceta, a été nommé commissaire pontifical et chargé par le Saint-Siège de gérer le dossier. Le contraste si fort des religieuses, cela dépendrait, selon ce qu’ils disent eux-mêmes, du « langage double et confus » du pape François et en se contredisant trop souvent. Vers la baseCependant, selon les aumôniers des religieuses et les évêques des diocèses concernés, Burgos, Bilbao et Vitoria, tout serait dû à une opération immobilière promu par l’excommunié De Rojas en connivence avec l’abbesse et sans le soutien de toutes les religieuses.

Enjeux patrimoniaux plutôt que doctrine de la foi

Le scandale ressemblerait donc bien davantage à celui d’un question patrimoniale et à une lutte de pouvoir d’une abbesse qu’à un désaccord avec la doctrine de l’Église après Vatican II. En 2020, en effet, la communauté avait conclu un accord avec l’évêché voisin de Vitoria pour acheter le couvent, également des Clarisses, d’Orduña, mais le Saint-Siège avait bloqué la vente en raison du manque de transparence dans la collecte des fonds. En fait, un bienfaiteur en aurait payé le prix, mais un silence absolu régnerait sur son nom. Une décision fortement contestée par les religieuses. Les craintes de l’archevêque de Burgos étaient que ce soit quelqu’un d’étranger à l’Église catholiquequelqu’un excommunié comme Pablo de Rojas, ou le fondateur de la secte lui-même, qui pourrait avoir une ascendance et une certaine domination et pouvoir moral sur sœur Isabel.

L’archevêque de Burgos demande des explications

Pour résoudre ce problème, le Saint-Siège a confié, le 29 mai dernier, à l’archevêque de Burgos, Mgr Iceta, la tâche de « Commissaire pontifical » des deux complexes religieux. Mais quand, le 7 juin, une délégation diocésaine s’était présentée au monastère de Santa Clara di Beloradopour établir une ligne de dialogue avec les religieuses et communiquer avec elles, par l’intermédiaire d’un notaire, les religieuses avaient appelé la garde civile, leur faisant savoir que le groupe, à l’exclusion du notaire, n’était pas le bienvenu.

Les sœurs clarisses ne se présentent pas

A ce moment-là, vendredi dernier, l’archevêque avait invité les Clarisses à se présenter au tribunal ecclésiastique pour expliquer leur position et se défendre des accusations d’avoir consommé un schisme, un crime qui entraîne l’excommunication. Les religieuses ne se sont toutefois pas présentées dans la salle d’audience.réitérant leur désir de se séparer de l’Église catholique.

Avec l’excommunication, les Clarisses devraient quitter le monastère, ce que les religieuses n’ont pas l’intention de faire. L’Église de Burgos aimerait cependant, avant de tout abandonner pour perdu, rencontrer chaque religieuse pour voir combien le choix de rompre avec le Saint-Siège est le résultat d’une conviction autonome ou conditionnement par des personnalités plus fortes. De plus, l’archevêque serait prêt à retirer le décret si les religieuses se repentent.

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