Elections européennes de 2024, comptez-le à la proportionnelle

« Est-ce à dire que la campagne shopping commence maintenant comme le résument les journaux ? Non! – écrit Renzi -. En effet, c’est le contraire qui est vrai. Vous verrez que surtout au début beaucoup essaieront de resserrer les rangs des groupes de tête. Ne vous attendez pas à un exode, ne vous attendez pas à une campagne de shopping. Nous ne visons pas l’exode des cadres en 2023, mais l’exode des électeurs en 2024. Notre pari n’est pas la campagne d’acquisition, mais la campagne électorale de 2024. Là, nous voterons à la proportionnelle pure aux élections européennes. Notre famille européenne sera celle de Renew Europe. Et les forces politiques qui composent Renew Europe sont déjà créditées aujourd’hui de plus de 10% dans les sondages. Déjà maintenant, en fait, Azione et Italia Viva, avec Più Europa, totalisent plus de 10%. Dans les semaines à venir, nous avancerons de manière décisive avec Action sur la voie du parti unique. Calenda a proposé d’accélérer les temps et nous avons dit que nous le sommes. Nous allons donc travailler sur un symbole, un manifeste, un nom, des adhésions dans une voie démocratique et passionnante. Les portes sont ouvertes. Et la liste unie de tous les amis de Renew Europe, même ceux qui aiment Più Europa ne rejoindront peut-être pas tout de suite le parti unique, sera la nouveauté de l’Europe 2024».

L’objectif, ce sont donc les élections européennes de 2024, où chaque parti se pèsera avec ses propres forces. Et le parti unique doit être prêt à l’automne, au plus tard à la fin de l’année, pour profiter de la longue campagne électorale jusqu’au printemps.

Renzi espérait en Bonaccini pour la « fédération européenne »

Si Renzi avait résisté, ces dernières semaines, à remettre immédiatement le sort de sa créature, Italia Viva, entre les mains de son ancien ministre Calenda, le revirement des prédictions sorti des gazebos du Parti démocrate a donc eu pour effet d’une accélération. Renzi espérait et était convaincu en son for intérieur que Bonaccini, son partisan à l’époque de la direction du Parti démocrate, gagnerait. Et peut-être pensait-il qu’un rapprochement était possible avec Bonaccini, peut-être une fédération « européenne » aux élections de 2024. Avec Schlein, le tableau politique se décompose et se renverse évidemment.

Renzi opposé à un parti « personnel » de Calenda

Passons maintenant au parti unique, donc, avec les délais serrés que Calenda avait imaginés quel que soit le résultat. Bien sûr, les problèmes demeurent. Avant tout pour les caractères des deux, à la fois ambitieux et peu enclins à déléguer : c’est quand même un fauteuil pour deux. L’essentiel est que Renzi ne souhaite pas que le futur parti porte trop l’empreinte du parti calendien, à commencer par le nom désormais gravé en grosses lettres dans le symbole de la fédération qui unit Action et Italia Viva. Et pas parce que Renzi songe sérieusement à remplacer Calenda à la direction du Troisième Pôle, mais à cause de son aversion pour l’idée d’un parti « personnel ». Pour l’ancien premier ministre, l’actualité, comme on dit dans le jargon journalistique, n’est pas la naissance du parti de Calenda mais la naissance d’un parti libéral-démocrate lié à Renew Europe de Macroni. Un parti, en somme, destiné dans ses attentes à changer les règles du jeu et à survivre au leadership du moment. C’est à Calenda.



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