Le régulateur indien de l’aviation a critiqué la compagnie aérienne à court d’argent SpiceJet pour des problèmes de sécurité après qu’une série de dysfonctionnements techniques ait forcé les pilotes à faire demi-tour ou à effectuer des atterrissages d’urgence.
« Mauvaise surveillance de la sécurité interne et actions de maintenance inadéquates. . . a entraîné une dégradation des marges de sécurité », a déclaré mercredi la Direction générale de l’aviation civile dans un avis, donnant au transporteur à bas prix trois semaines pour présenter une défense et empêcher que des mesures soient prises à son encontre.
SpiceJet, l’un des cinq principaux transporteurs nationaux de l’Inde, a déclaré dans un communiqué qu’il était attaché à la sécurité et que lorsque le régulateur a audité ses avions il y a un mois, tous se sont révélés « sûrs ».
Le régulateur a publié l’avis un jour après qu’un vol SpiceJet de Delhi à Dubaï a été détourné vers Karachi à la suite d’une fausse alerte sur les niveaux de carburant. Un autre vol SpiceJet de Kandla dans le Gujarat à Mumbai a subi un pare-brise fissuré, mais a atterri en toute sécurité.
Après une journée de négociation volatile, les actions SpiceJet ont clôturé en hausse de 3% à Rs39. Le titre a plongé de 44% cette année, selon les données de Refinitiv.
SpiceJet a déjà traversé des turbulences. Elle a été ramenée du bord de la faillite en 2014 par son président et co-fondateur Ajay Singh, qui détient désormais 59,4% de la compagnie aérienne.
L’entrepreneur a des liens avec le parti au pouvoir Bharatiya Janata et a été surnommé « l’auteur du slogan de l’équipe Modi » en référence au Premier ministre Narendra Modi dans les médias locaux.
SpiceJet a déclaré que lorsque Singh a sauvé la compagnie aérienne en 2014, « il n’y avait aucune aide financière ni dérogation accordée par le gouvernement. Aucune faveur n’a été sollicitée ou accordée ».
Le transporteur basé à Haryana a subi de lourdes pertes pendant la pandémie, ce qui a amené son auditeur à déclarer une « incertitude matérielle » quant à la capacité de l’entreprise à poursuivre ses activités.
SpiceJet a déclaré dans son rapport financier 2020-21 que les services de fret étaient une « bouée de sauvetage indispensable ».
Mais la DGCA allègue que les problèmes de trésorerie ont persisté, affectant l’entretien de la flotte.
Le régulateur a déclaré avoir effectué une évaluation financière de SpiceJet en septembre dernier, qui a révélé que le transporteur avait payé ses fournisseurs en retard, « entraînant une pénurie de pièces de rechange ».
« La sécurité et la navigabilité sont de la plus haute importance pour la compagnie aérienne », a déclaré SpiceJet, et « nous ne les compromettons jamais ». Il a déclaré que les pièces de rechange nécessaires aux opérations étaient gérées par des fournisseurs tiers.
Mais un pilote de SpiceJet était d’accord avec le régulateur, affirmant que les problèmes qu’ils avaient remarqués concernaient «l’ingénierie et la maintenance, où ils (la compagnie aérienne) n’ont pas les fonds».