Le chat dans l’art est souvent une chienne ou un tea cosy

Ces milliards de vidéos de chats sur Internet ne sont bien sûr pas seulement là. Divertissant, drôle, mignon, oui. Mais c’est plus : regarder des chats réduit les nerfs, la morosité et les peurs. Et les gens reflètent toutes sortes de leurs propres sentiments à ces têtes de chat idiosyncratiques et stoïques.

Dans le documentaire Gros plan : chats et chiens et art (NPO2) La réalisatrice suisse Anka Schmid se penche sur des dizaines de chiens et de chats dans l’art visuel, du baroque à nos jours. Les artistes s’entourent de chats dans leurs ateliers, il n’est donc pas surprenant qu’ils se retrouvent sur leurs toiles. Ernst Kirchner avait son chat Bobby. Paul Klee était fou avec sa Bimbo.

Les artistes aimaient placer leurs chats à côté des femmes nues qu’ils peignaient. Le chat représente le féminin, et selon le schéma sexiste vous êtes alors soit une salope, soit une mère. Ainsi, l’animal de compagnie est devenu un symbole du diable, du sexe, des sorcières, des femmes fatales, de la débauche, de la vie nocturne. Vous les caressez, puis ils vous mordent soudainement la peau entre le pouce et la main. En même temps, les chats représentent la chaleur, la maternité et la domesticité. Regardez-la se blottir sur le canapé.

Quand Anka Schmid laisse derrière elle les peintres masculins et montre des artistes féminines modernes, elle devient plus dans son élément – ​​elle a déjà réalisé un documentaire sur les dompteuses de lions. Les femmes font clairement quelque chose de plus excitant avec les chats que les hommes. On y voit les 140 photos que Carolee Schneemann a prises d’elle-même en train d’embrasser ses chats à pleine bouche. Ou Kiki Smith qui a un Pieta faite d’elle-même avec son chat mort sur ses genoux. Fini le chat comme chienne ou tea cosy. Ce sont des œuvres personnelles sur le sexe et l’amour, la nature et la féminité, avec des humains et des chats en pleine relation.

Anka Schmid a artistiquement conçu le documentaire, avec des vidéos maison de chats et de chiens et une bande-son de motifs rythmiques mélangés à des chiens haletants, des chats ronronnants. Les artistes qu’elle interviewe sont assis devant un tapis poilu douillet de différentes couleurs.

La moitié du documentaire concerne les chiens

L’un des connaisseurs, le directeur du musée français Claude d’Anthenaise, admet qu’il est plutôt un homme-chien. Un chien soumis lui donne l’impression d’être « Dieu sur terre ». Il trouve les chats trop incontrôlables pour cela. J’oublierais presque, mais la moitié du documentaire parle de chiens.

Au début, ils avaient une mauvaise réputation de voleurs lâches et voraces, mais ils ont considérablement renforcé leur image au cours des derniers siècles, en tant qu’amis serviables et fidèles. Dans les peintures, ils ont d’abord servi principalement à faire briller la personne représentée en tant que propriétaire. Au départ, les chiens étaient principalement destinés à la chasse, plus tard, ils ont reçu diverses tâches de soutien. Le chien d’assistance, en effet. Il n’y a pas de chats d’aide – vous ne pouvez pas beaucoup apprendre aux chats. Trop indépendant, disent les passionnés. Trop con, disent les autres. Les chiens sont la classe ouvrièrechats cours de loisirs

Picasso avait son morceau de teckel. En 1953, il peint une scène domestique de sa petite amie Françoise Gilot gambader avec un chien. Les experts en art du documentaire y voient un autoportrait de Picasso : il est subjugué par la femme qui le quitterait. Kiki Smith a fait une sculpture d’une femme sautée par un chien. Et un petit chaperon rouge nu sortant du ventre du loup. Elle vainc le patriarcat, comme on l’appelle.

Beau documentaire. Seul Schmid traite de tant d’œuvres d’art de tant de siècles que cela en devient un peu superficiel. Il aurait mieux valu qu’elle opte pour une sélection d’artistes plus restreinte, afin de l’approfondir. Elle aurait pu laisser les chiens seuls, et seulement les chats.

Cette chronique sera rédigée par divers auteurs jusqu’au 25 avril.



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