Le chancelier britannique de l’Échiquier Jeremy Hunt ne laisse rien de sa patronne, Liz Truss

Après avoir été nommé par Truss vendredi en tant que successeur de Kwasi Kwarteng limogé, Hunt a pris le pouvoir. Le ministre expérimenté a rapidement montré qu’il était totalement en désaccord avec le paquet de réductions d’impôts qui profiterait en particulier aux Britanniques les plus riches. Cette politique radicale et spéculative a provoqué d’importantes fluctuations sur les marchés financiers ces dernières semaines, d’autant plus que Truss et Kwarteng n’avaient pas précisé d’où devait venir l’argent.

Hunt change maintenant radicalement de cap. Lundi après-midi, le ministre présentera un projet de budget à la Chambre des communes, mais il en a déjà dévoilé les faits saillants dans la matinée afin de calmer les marchés monétaires. Il a annoncé que la réduction de 1 % de l’impôt sur le revenu n’interviendrait qu’en 2024. Truss avait auparavant été contraint de maintenir la hausse du taux d’imposition des sociétés à 25%. La suppression du taux d’imposition le plus élevé n’aura pas non plus lieu.

Une surprise a été l’annonce de Hunt qu’après avril, il n’y aura plus de compensation pour l’augmentation des factures d’énergie. Après ces ajustements, qui rapportent l’équivalent de 35 milliards de livres, il ne reste presque plus rien du mini-budget incriminé. Beaucoup plus de milliards sont nécessaires pour trouver le bon équilibre et Hunt viendra avec plus de coupes budgétaires. Suite à son annonce, comme espéré, la livre a augmenté et les rendements du marché obligataire ont chuté. Au cours du week-end, le gouverneur de la Banque d’Angleterre avait déjà salué l’arrivée de Hunt.

L’avenir de Truss

L’intervention majeure conduit naturellement à la question de savoir pourquoi Truss est toujours là. Après tout, pratiquement toutes les promesses qu’elle a faites à la direction du parti l’été dernier lors des élections sont maintenant parties en fumée. Elle n’a pas été vue depuis une conférence de presse dramatique vendredi. Le chef de l’opposition Keir Starmer l’a appelée à venir à la Chambre des communes lundi après-midi, mais elle a été enfermée au 10 Downing Street, sa résidence officielle. On s’attend à ce qu’elle soit partie avant la fin de la semaine.

La grande question est de savoir qui va lui succéder. Les noms de Jeremy Hunt, Ben Wallace et Rishi Sunak tombent, tandis que Boris Johnson nourrit également l’ambition de faire un retour spectaculaire.



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