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Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré qu’il pourrait être prêt à proposer un vote de confiance à son gouvernement, ce qui soulève la perspective d’élections anticipées bien plus tôt dans la plus grande économie de la zone euro.
Scholz avait initialement prévu le vote de confiance pour le 15 janvier, ouvrant ainsi la voie aux élections de mars. Mais l’opposition a insisté pour qu’elle se tienne dès la semaine prochaine afin d’éviter une longue période d’incertitude politique, ce qui permettrait la tenue d’élections en janvier.
Scholz a levé mercredi le voile sur sa fragile coalition tripartite en limogeant le ministre des Finances Christian Lindner, chef du plus petit parti de l’alliance, le parti pro-entreprises Démocrates libres (FDP).
Cette décision marque le point culminant d’un conflit de longue date au sein de la coalition entre les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts d’une part et le FDP de l’autre sur l’orientation de la politique économique.
Alors que le FDP retire ses ministres du cabinet, Scholz dirige désormais un gouvernement minoritaire SPD-Verts.
Scholz a indiqué qu’il pourrait être flexible sur le calendrier si le SPD et les Verts parvenaient à un accord avec les partis d’opposition, notamment l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le FDP, pour faire adopter certains projets de loi en suspens au Parlement.
« Ce serait bien si les groupes démocrates du Bundestag parvenaient à un accord sur les lois qui pourraient être adoptées cette année », a déclaré Scholz aux journalistes vendredi en marge d’un sommet informel de l’UE à Budapest. «Cet accord pourrait alors apporter une réponse à la question de savoir quel serait le bon moment pour procéder à un vote de confiance.»
Il a toutefois averti que fixer une date pour le scrutin n’était pas une question « purement politique », puisque le commissaire aux élections fédérales avait besoin de suffisamment de temps pour organiser une « élection démocratique équitable ».
Un porte-parole du leader de la CDU, Friedrich Merz, a déclaré qu’il ne commenterait qu’une fois les négociations terminées, précisant que Scholz n’avait pas encore fixé de date.
Par ailleurs, les responsables du parti Vert ont déclaré que Robert Habeck, vice-chancelier et ministre de l’Economie, annoncerait vendredi qu’il se présenterait comme candidat vert à la chancelière lors des prochaines élections.
Habeck nourrit depuis longtemps des ambitions pour les postes les plus élevés en Allemagne, mais lors des dernières élections au Bundestag en 2021, il s’est retiré pour permettre à Annalena Baerbock de se présenter comme candidate du parti.
Cependant, Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, a déclaré à CNN dans une interview en juillet qu’elle ne se présenterait pas à nouveau au poste le plus élevé, ouvrant ainsi la voie à Habeck.
Sa candidature devra être confirmée lors d’une conférence du Parti vert la semaine prochaine à Wiesbaden, en Allemagne de l’Ouest.
Les chances de Habeck de devenir chancelier sont minces. Les taux de popularité des Verts ont chuté ces derniers mois, les sondages les plaçant entre 9 et 11 pour cent.
Merz a déclaré que le plan de Habeck, à un moment où le parti se portait si mal dans les sondages, avait « un aspect humoristique ».
Certains indices laissaient déjà penser que Habeck s’apprêtait à annoncer une offre. Cette semaine, il est réapparu sur X, six ans après avoir abandonné Twitter et Facebook.
« Il est facile de laisser ces lieux aux râleurs et aux populistes », a-t-il écrit sur X. « Mais la solution de facilité ne peut pas être la solution. Pas aujourd’hui. Pas cette semaine. Pas pour le moment. C’est pourquoi je suis de retour sur X. »
Un autre article sur X montre Habeck éditant un texte, avec un calendrier en arrière-plan indiquant le 8 novembre marqué en rouge.
Habeck vient du «réel» ou aile pragmatique des Verts. En tant que vice-chancelier, il a été impliqué dans des politiques difficiles à supporter pour les autres Verts, comme des règles plus strictes en matière d’immigration.
Il est considéré comme un orateur doué. Cependant, sa réputation a été entachée par la controverse entourant une loi promulguée par son ministère, visant à supprimer progressivement les chaudières au gaz et au fioul et à les remplacer par des pompes à chaleur fonctionnant aux énergies renouvelables. Beaucoup y voient une ingérence injustifiée dans la sphère privée.