Le cas de 45 adolescentes mariées dans un petit village de la province du Sind, principalement en mai et juin, juste avant le début des moussons, a alarmé les militants et attiré l’attention du gouvernement. Si le problème des épouses d’enfants est un fléau séculaire, la crise climatique ne fait qu’empirer la situation.


Sse font passer pour des petites filles, qui deviennent épouses et bientôt mères dès la puberté, sans possibilité de dire non. Ni donc de revenir en arrière. Le mariage des enfants est répandu au Pakistan. Selon les données gouvernementales publiées en décembre, ce pays islamique abrite le sixième plus grand nombre de filles mariées avant l’âge de 18 ans au monde. Et ce malgré des « mesures significatives » prises, selon l’UNICEF, au cours des deux dernières décennies pour les réduire. Un fléau pour les jeunes femmes qui se propage à la suite d’événements météorologiques extrêmes qui affectent la région. Un lien de cause à effet qui peut surprendre mais difficile à désamorcer.

Yémen, le fléau des épouses enfants dans un film

Il existe un lien entre l’augmentation du mariage des enfants au Pakistan et le changement climatique

C’est le cas de 45 adolescents mariés en 2024 dans un petit village de la province du Sind, où les épouses d’enfants représentent 72% du total. LEune grande partie de ce mariage était célébrée en mai et juin, c’est-à-dire juste avant le début de la mousson. Une affaire qui a retenu l’attention des institutions. Le Premier ministre Murad Ali Shah a publié une directive visant à ouvrir une enquête approfondie sur ces affaires..

Comme l’ont souligné plusieurs groupes et militants des droits de l’homme, ces mariages d’enfants sont perçu comme nécessaire à la survieavec des familles essayant désespérément de trouver un moyen de traverser cette saison de plus en plus impitoyable. Il en a parlé, entre autres, Le Monde.

Avant la mousson, les agriculteurs marient leurs filles pour le prix d’une vache

Vital pour des millions d’agriculteurs pakistanais et pour la sécurité alimentaire du pays, ces dernières années, les moussons sont devenues plus longues et plus fortes qu’avantprovoquant des inondations graves et fréquentes et la destruction de terres agricoles. Des catastrophes naturelles et économiques, que le réchauffement climatique a rendues encore plus dévastatrices.

Selon l’ONG Sujag Sansar Il y a également eu une augmentation régulière des mariages forcés dans le passé, lors des inondations les plus destructrices de l’histoire du Pakistan. C’est-à-dire 2007, 2010 et 2022. Selon une étude menée par deux universitaires pakistanais au lendemain des attentats de 2010, le taux de mariage des filles âgées de 15 à 19 ans est passé de 10,7 % à 16 % l’année suivante. Rien que dans la province du Sind, près de 4,8 millions de personnes ont été touchées, dont la moitié étaient encore des enfants. Dans cette région, près d’un quart des filles se sont mariées avant l’âge de 18 ans.

Survivants des inondations de 2010 (Photo d’Abdul MAJEED / AFP) (Photo d’ABDUL MAJEED/AFP via Getty Images)

Sans revenus, les agriculteurs sont tellement désespérés qu’ils marient leurs filles pour l’équivalent du prix d’une vache ou moins. Ils espèrent les aider à sortir de la pauvreté et gagner, sans leur bouche à nourrir, suffisamment d’argent pour nourrir le reste de leur famille.

Des enfants mariées sans éducation, dépendantes pour toujours de leur mari

La pauvreté et les opportunités limitées ne devraient pas servir d’excuse pour organiser des mariages d’enfants : une vérité triviale, vue d’ici. Mais c’est une évidence les parents des mariées conçoivent le mariage avec l’idée de rendre service aux filles. Dans une société patriarcale comme le Pakistan, les filles ils sont perçus par les familles comme un fardeau qui doit être bientôt déchargé. Cela est d’autant plus vrai lorsque la situation économique du noyau se détériore.

Selon une règle de 1929, le Loi sur la restriction du mariage des enfants, pour vous marier dans le pays, vous devez avoir 18 ans si vous êtes un homme, ou 16 ans si vous êtes une femme. Mais dans la pratique, les choses sont différentes. Selon les données de l’Unicef, en effet, trois filles sur 100 au Pakistan se marient avant d’avoir 15 ans et 21 sur 100 avant l’âge de 18 ans.

Mariées un peu plus tard dans leur développement, les filles sont confrontées à des problèmes de maternité précoce et de santé reproductive tout au long de leur vie. De plus, ils restent sans éducation ni perspectives d’emploi. En fait, ils sont obligés d’abandonner l’école pour se marier, ce qui les laisse vous rend vulnérable et totalement dépendante de son mari pour sa survie.

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