Le candidat de gauche Gustavo Petro a remporté l’élection présidentielle colombienne. Avec 98 % des voix comptées, il ne peut plus être dépassé par son adversaire de droite Rodolfo Hernández. La victoire de Petro (62) est particulière. Pendant longtemps, il était presque inconcevable en Colombie qu’un candidat de gauche ait une chance sérieuse à la présidence.
Près de 40 millions d’électeurs en Colombie pouvaient choisir dimanche entre Petro, qui était guérillero il y a longtemps, et le richissime entrepreneur Hernández, devenu très populaire grâce aux réseaux sociaux, entre autres. En raison de ses déclarations souvent audacieuses et de son style de campagne excentrique, Hernández est également connu sous le nom de « Trump colombien ».
En Colombie, des groupes rebelles de gauche tels que les FARC, l’ELN et le M-19 ont combattu principalement des gouvernements de droite pendant des décennies. Le mouvement de guérilla M-19, dont Petro était autrefois membre, a rendu les armes en 1990 et s’est transformé en parti politique. Petro a ensuite été pendant un certain temps maire de la capitale colombienne Bogota. Il s’est engagé à mettre pleinement en œuvre l’accord de paix de 2016 avec les rebelles de gauche des FARC. Il souhaite également entamer de nouveaux pourparlers de paix avec les rebelles de l’ELN toujours actifs dans certaines parties du pays.
Petro s’est également engagé à apporter des changements économiques et sociaux radicaux en tant que président. Il est particulièrement apprécié des jeunes. Mais les opposants l’ont accusé pendant la campagne de vouloir copier la politique économiquement troublée de feu l’ex-dirigeant du Venezuela voisin, Hugo Chávez. Petro lui-même le nie.