Hier soir, le cabinet nucléaire a approuvé l’accord avec Engie sur la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires de Doel 4 et Tihange 3. La prolongation de dix ans a désormais été traduite dans un cadre juridique, qui a reçu le feu vert de le gouvernement, rapporte la ministre de l’Energie Tinne Van der Straeten (Verts).

« Les documents contractuels peuvent désormais être soumis à la Commission européenne pour approbation. Ces derniers mois, un travail colossal a été réalisé pour que nous puissions reprendre en main notre production d’énergie », indique le communiqué. Un conseil des ministres aura lieu dans la journée pour donner son feu vert afin que les textes puissent parvenir au Conseil d’Etat puis au Parlement.

Selon le ministre Van der Straeten, notre pays est en passe de garantir la sécurité d’approvisionnement dès l’hiver 2025-26. « Mais il y a aussi un accord pour trois fois plus d’éoliennes en mer et pour une multiplication par dix de la capacité des batteries, afin de pouvoir également stocker cette électricité », a-t-elle expliqué dans De Ochtend sur Radio1.

L’une des conséquences de cet accord est la création d’Hedera. Il s’agit d’un établissement public chargé de la gestion financière du passif nucléaire et du contrôle des dépenses. Cela inclut les 15 milliards d’euros que le gouvernement a convenus avec Engie-Electrabel pour l’élimination des déchets nucléaires dans le cadre de l’accord sur l’extension des centrales nucléaires de Doel 4 et Tihange 3.

Des problèmes de sécurité

Ces passifs nucléaires comprennent également les obligations futures liées au financement du démantèlement des sites nucléaires BP1 (ancien site Eurochemic) et BP2 (ancienne division de traitement des déchets du Centre de Recherche Nucléaire). Cela inclut également le financement futur d’un quart du démantèlement du réacteur BR3, premier réacteur à eau sous pression d’Europe. Au total, 6 milliards d’euros seront nécessaires pour assainir ces sites.

Selon De Tijd, le gestionnaire des déchets nucléaires, Niras, craint de ne pas disposer de ressources suffisantes pour réhabiliter deux de ces « cimetières nucléaires » et craint des problèmes de sécurité. Selon le ministre Van der Straeten, il n’y a aujourd’hui aucun problème de sécurité. Ce sont des chantiers pour lesquels aucun argent n’a été payé à l’époque et pour lesquels il faut donc prélever 6 milliards sur le budget. Cet argent doit donc également aboutir à Hedera, pour garantir le même financement à long terme.

Le vice-Premier ministre David Clarinval (MR) a répondu à «Nous avons prévu la possibilité d’installer des SMR (petits réacteurs modulaires) en Belgique. Et nous ne prenons aucune mesure qui empêcherait l’extension d’autres centrales électriques à l’avenir », a déclaré Clarinval. Van der Straeten a indiqué que la loi sur la sortie du nucléaire sera adaptée à la prolongation de la durée de vie de Doel 4 et Tihange 3. C’est le prochain gouvernement qui devra décider s’il souhaite prolonger la durée de vie de dix ans supplémentaires, a-t-elle déclaré.

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