Il est possible que tous les agriculteurs aient un avenir aux Pays-Bas. En fait, il faudra peut-être encore plus d’agriculteurs. Mais cela nécessite une approche différente, dans laquelle l’ensemble du système agricole doit être repensé, selon un groupe d’environ 2 500 agriculteurs biologiques. Les ministres Henk Staghouwer (Agriculture) et Christianne van der Wal (Nature et Azote) réagissent avec enthousiasme.

« Vous êtes les précurseurs d’un modèle, quoi qu’il en soit », déclare Staghouwer mercredi après-midi. « C’est là que nous voulons aller », répond Van der Wal.

Un petit groupe d’agriculteurs bio et initiateurs de la Plan des agriculteurs vertsles ministres avaient présenté leur plan en dix points dans la salle du ministère de l’Agriculture juste avant.

Leur message le plus important : l’agriculture durable n’est possible que si un prix équitable est payé pour leurs produits.

« En tant qu’agriculteur, nous voulons pouvoir bien gagner notre vie avec un modèle d’entreprise durable », déclare Fabian Kemps Verhage. Il a ouvert un Herenboeren près d’Apeldoorn il y a deux ans et demi. Les Herenboerderijen sont des fermes coopératives et biologiques.

Cela signifie pas d’utilisation d’équipement de protection et pas d’engrais. Les consommateurs sont relativement proches, car avec une chaîne courte, les prix sont plus équitablement gagnés. C’est différent sur le marché mondial, où vous, en tant qu’agriculteur, n’avez aucune influence dessus. La seule chose que vous pouvez faire alors est de réduire les coûts pour faire plus de profit, c’est leur conviction.

« Il faut encore plus d’agriculteurs »

Pourquoi, en tant que petit pays, vendriez-vous vos produits partout dans le monde, se demandent-ils ?

« Avec notre plan, il y a une perspective pour tous les agriculteurs. Nous pensons même qu’il nous faut plus d’agriculteurs », déclare aux ministres Bert van Ruitenbeek, l’un des initiateurs du Green Farmers Plan. Il vient de leur remettre à chacun une caisse avec uniquement de la nourriture autoproduite.

Le message a presque fait boule de neige au cours des semaines où les protestations des agriculteurs, les blocages et la violence dominent l’actualité. Un son différent du secteur agricole est en tout cas rare lors des protestations contre l’azote.

L’histoire des agriculteurs biologiques ne se limite pas à l’azote, explique van Ruitenbeek. Il en va aussi de la qualité de notre eau, du climat et de notre sol. « Il y a maintenant des protestations avec le slogan : ‘No agriculteurs pas de nourriture† Nous disons: ‘Pas de terre pas de nourriture

Van der Wal est entièrement d’accord avec cela. « En partie à cause d’un excès d’azote, le sol sera épuisé une fois. Vous avez besoin de ce sol de manière inconditionnelle pour pouvoir produire de la nourriture. » Bien que l’azote soit actuellement à la base de toutes les discussions, il y a plus en jeu, convient le ministre.

« En fin de compte, il s’agit de la fertilité des sols, de la santé de la biodiversité et de la nature. » Van der Wal appelle les agriculteurs de son ministère « les ambassadeurs et les exemples de la façon dont cela peut être fait ».

Staghouwer doit déterminer un prix juste

Cela ressemble à une simple somme : moins de terres, moins de bétail et donc moins d’émissions d’azote, mais pouvoir quand même gagner suffisamment. En fin de compte, toute la chaîne en est responsable, déclare Van der Wal. Des fournisseurs aux entreprises d’alimentation animale en passant par les consommateurs.

C’est là qu’intervient Staghouwer, car déterminer un « juste prix » est exactement son travail. « Je vais fabriquer un instrument pour ça et passer des accords avec la chaîne », dit-il.

L’imposition d’un prix par le gouvernement dans une économie de marché libre n’est qu’un territoire vierge, la question est donc de savoir à quoi cela devrait ressembler.

Staghouwer ne veut pas encore anticiper cela. « Il y a des possibilités pour cela », veut-il dire à ce sujet.

La Chambre l’avait récemment renvoyé à la planche à dessin, car la perspective qu’il avait esquissée était insuffisante aux yeux des parlementaires. La deuxième tentative du ministre suivra en septembre.



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