Le cabinet central reporte la décision sur le contrat du journal Bpost, la société postale regrette l’incertitude persistante

Le cabinet central a examiné lundi après-midi le nouveau contrat de distribution de journaux et de magazines. Selon une évaluation du SPF Economie, cette concession ne devrait plus revenir à Bpost, mais à deux concurrents. En réponse, les actions de Bpost ont perdu 12 pour cent aujourd’hui.

La décision d’attribuer ou non le contrat au journal a été reportée lundi. Divers médias en parlent. Le dossier sera discuté plus en détail techniquement au sein d’un groupe de travail inter-cabinet. Ensuite, le fichier retourne dans l’armoire principale.

Fichier chargé

La concession de la presse est une question délicate. Depuis un certain temps, le prix attaché au contrat suscite des critiques. Celui-ci est désormais réduit de 175 à 125 millions d’euros par an. En outre, Bpost aurait conclu des accords de marché illégaux dans le passé pour garantir que le contrat restait entre ses mains.

Le gouvernement De Croo a lancé une nouvelle procédure d’appel d’offres. Un appel du SPF Economie a donné lieu à trois candidats. C’est le SPF qui évaluait les candidats sur leurs mérites. Cette évaluation a donc montré que la distribution des journaux devait être confiée à PPP et la distribution des magazines à Proximy. La nouvelle concession prendrait effet à compter du 1er janvier 2024, sauf si elle concerne un autre candidat que Bpost. Le 1er juillet 2024 sera alors la date de début.

Insécurité

Bpost regrette l’absence de décision concernant la concession de distribution de presse, a indiqué l’entreprise lundi après bourse. « Cette décision est importante pour notre entreprise », a déclaré le PDG Chris Peeters dans un communiqué de presse.

« L’incertitude actuelle pèse lourdement sur les salariés concernés et leurs familles, surtout en cette fin d’année. Bpost insiste pour que des éclaircissements sur le calendrier et le suivi du processus soient apportés dans les plus brefs délais.

« Garantir la qualité et la continuité du service est essentiel pour Bpost, surtout en cette période cruciale de fin d’année. Les milliers de postiers continueront à assurer la distribution des journaux et magazines, comme le prévoit le contrat, au moins jusqu’à la fin de l’année », promet l’entreprise.

Parallèlement, la poste se dit « à la disposition du SPF Economie pour répondre aux questions ».

Impact sur l’emploi

Les syndicats sont également inquiets. « Chez Bpost, 4.500 salariés sont impliqués dans l’ensemble du processus de commande des journaux, soit jusqu’à 1.500 salariés à temps plein. La perte de contact ne serait pas une bonne nouvelle pour l’emploi », déclare Geert Cools, secrétaire général du syndicat gouvernemental socialiste ACOD. Selon Cools, la qualité des PPP concurrents est « désespérément faible » et n’offre pas aux salariés un contrat à part entière.

Dans une déclaration commune, les syndicats remettent « l’avenir de Bpost » entre les mains du gouvernement. « Le sort de milliers de salariés de Bpost est déterminé par la décision du gouvernement concernant l’octroi de la concession de presse », précise le communiqué.

En outre, les syndicats doutent de la faisabilité d’une distribution des journaux par des concurrents de l’entreprise postale. « Bpost livre dans tout le pays, tous les jours, samedi compris. Les journaux sont distribués dans toutes les rues du pays. Comment la distribution sera-t-elle davantage garantie jusqu’aux coins les plus reculés du Luxembourg, du Hainaut, de la côte ou des villages ruraux de la Campine ? », s’interrogent les syndicats.

« Imaginez-vous qu’ils doivent trouver des milliers de salariés qui travailleront deux heures de 5 à 7 heures du matin, en semaine et le samedi, pour quelques euros ? »



ttn-fr-31