Le Burkina Faso annonce que la force opérationnelle militaire française a quitté le pays


Le Burkina Faso a annoncé la fin de l’arrangement militaire qui permettait aux forces spéciales françaises d’utiliser son territoire comme base pour combattre les insurgés islamistes, alors que le pays d’Afrique de l’Ouest cherche à s’aligner plus étroitement sur d’autres partenaires, notamment la Russie.

L’état-major des forces armées burkinabé a déclaré qu’une «cérémonie de descente du drapeau marquant la fin officielle de la [French] les opérations de la force opérationnelle sur le sol burkinabé » avaient eu lieu pendant le week-end au camp des forces spéciales françaises à environ 30 km de la capitale, Ouagadougou.

Le gouvernement de transition du Burkina, dirigé par le capitaine de l’armée Ibrahim Traoré, a demandé à la France de se retirer il y a un mois, affirmant que ses propres troupes défendraient le pays contre les militants islamistes qui troublent la nation du Sahel et la région au sens large depuis près d’une décennie. Traoré a ouvert la porte à de nouveaux partenaires, certains au Burkina appelant le pays à s’aligner sur la Russie.

La fin de la mission française souligne la détérioration des relations entre le Burkina et son ancienne puissance coloniale. Cela fait suite à la fin du déploiement anti-insurrectionnel français d’une décennie à travers le Sahel appelé Opération Barkhane qui a conduit au retrait des troupes françaises du Mali.

Le président français Emmanuel Macron se rendra ce mois-ci au Gabon, en République démocratique du Congo et en Angola, alors que Paris cherche à recalibrer ses relations sur le continent.

Le retrait de la France intervient alors que le groupe Wagner, une société militaire privée russe fondée par Yevgeny Prigozhin, un allié du président russe Vladimir Poutine, a établi une présence dans plusieurs pays africains, notamment au Mali.

Macron s’est dit préoccupé par l’influence croissante de la Russie en Afrique, utilisant un discours prononcé vendredi à la Conférence de Munich sur la sécurité pour qualifier Wagner de « nouvel outil mafieux utilisé [by Russia] créer des crimes et des injustices ».

Le ministère français de la Défense a refusé de commenter le statut des troupes au Burkina, affirmant seulement que la France respectait ses engagements avec les pays partenaires.

Chrysoula Zacharopoulou, ministre française du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, a déclaré ce week-end que le choix du Burkina de mettre fin à leur accord était une question de « souveraineté ». Elle a ajouté qu’elle avait évoqué la relation bilatérale lors d’un voyage au Burkina en janvier, notamment lors d’une rencontre avec Traoré.

L’accord avec le Burkina signé en 2018 a permis aux troupes françaises d’entrer dans le pays pour combattre Daech et les combattants liés à Al-Qaïda. Bien que la France ne divulgue pas le nombre de ses troupes, on pensait que 400 y étaient basés avant la demande de départ.

Bien que le Burkina ait déclaré vouloir toujours du matériel militaire de la France, les relations entre les deux nations se sont détériorées depuis que Traoré a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en septembre. Il a évincé l’officier militaire Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait lui-même renversé le président démocratiquement élu Roch Kaboré huit mois plus tôt.

Les manifestants ont exhorté Traoré et les dirigeants de transition du pays à s’engager plus profondément avec Moscou, les drapeaux russes étant souvent agités lors des rassemblements. Prigozhin a fait l’éloge des putschistes, bien que les analystes aient exprimé leur scepticisme quant à ce que son groupe pourrait accomplir étant donné que la situation sécuritaire au Mali s’est détériorée depuis l’arrivée de Wagner.

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé en décembre, sans aucune preuve autre qu’un voyage du Premier ministre burkinabé à Moscou, que le Burkina avait engagé des combattants de Wagner, bien que le Burkina ait fermement rejeté ces allégations.

Le Burkina, aux côtés des juntes militaires en Guinée et au Mali, a cherché à réintégrer la CEDEAO, le bloc régional dont ils ont été expulsés après leurs coups d’État respectifs. La CEDEAO a refusé de lever les sanctions contre les trois pays et a imposé une interdiction de voyager au gouvernement et aux hauts responsables des régimes à la suite d’une réunion ce week-end en marge du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba.



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