La grande quantité d’azote qui se retrouve dans la nature dans le Brabant en provenance de Flandre doit être considérablement réduite. La province et la province de Zélande ont conclu des accords à ce sujet avec le Premier ministre flamand. La zone Natura 2000 De Brabantse Wal en particulier a considérablement souffert des dépôts transfrontaliers d’azote.
Une importante délégation s’est réunie vendredi au siège du gouvernement provincial de Zélande. Le Premier ministre flamand Matthias Diependaele et les ministres flamands Jo Brouns et Annick de Ridder ont entamé des discussions avec les députés brabançons Saskia Boelema et Wilma Dirken, le zélandais Wilfried Nielen et le commissaire du roi zélandais Hugo de Jonge.
Pour faciliter les discussions, Brabant a temporairement suspendu ses procédures en cours contre Ineos. En septembre dernier, la province a fait appel auprès du gouvernement flamand contre le troisième permis accordé à l’entreprise Ineos en un an. Ce permis est destiné à la construction d’un nouveau craqueur d’éthane dans le port d’Anvers. Le craqueur d’éthane produira trop d’azote dans la zone Natura 2000 surchargée De Brabantse Wal.
Production de plastique
Avec le craqueur d’éthane, Ineos veut convertir l’éthane en éthylène, matière première de base pour la production de plastique. Cela peut être utilisé par exemple pour la production de matériaux isolants et de pièces automobiles.
Le Brabant et la Zélande ne sont pas contre le projet, mais la protection des zones Natura 2000 est primordiale. Les autorités provinciales veulent s’assurer que l’arrivée du craqueur d’éthane n’entraîne pas une détérioration des zones Natura 2000. Des mesures doivent donc être prises pour réduire considérablement les dépôts d’azote calculés. Ces accords sont actuellement en cours d’élaboration.
Sa propre politique renforcée
Le timing des conversations est frappant. La province a annoncé jeudi qu’elle devra resserrer sa propre approche en matière d’azote. Actuellement, une trop grande quantité d’azote se retrouve dans 91 pour cent des milieux naturels sensibles du Brabant, principalement issus de l’élevage. Avec la politique actuelle, ce chiffre atteindrait 64 pour cent en 2030. Encore 14 pour cent de trop, car l’objectif est de 50 pour cent. C’est pourquoi la province adapte sa politique en matière d’azote dans le cadre de ce que l’on appelle l’approche de développement de l’azote brabançon.
A LIRE AUSSI : Crise de l’azote : la province veut racheter les agriculteurs et interdire les voitures dans la nature
Dans le cadre de la nouvelle approche, un objectif d’azote est fixé pour chaque réserve naturelle. Cela est nécessaire, car sinon la province ne serait toujours pas en mesure de délivrer des permis naturels pour, par exemple, la construction de nouvelles maisons ou la construction de routes. La réserve naturelle Brabantse Wal est dans le pire état.
Mesures pour les agriculteurs
L’influence du Brabant est plus grande pour les autres réserves naturelles. Une partie de l’approche renforcée comprend le rachat (volontaire) des agriculteurs les plus vulnérables. Par ailleurs, un programme de conversion des éleveurs vers des cultures agricoles durables est une possibilité.
Le groupe d’intérêt agricole ZLTO n’est pas satisfait des plans resserrés de la province. La directrice du ZLTO, Angelique Huijben, déclare ne pas savoir comment la province a déterminé les objectifs régionaux et se demande ouvertement si les mesures seront à nouveau dans l’assiette des agriculteurs.
« Nous croyons que tous les secteurs, y compris les consommateurs et les pays voisins, devraient contribuer de manière égale à la réduction des émissions d’azote. La province ne peut pas tenir les entreprises agricoles pour responsables des revers dans d’autres secteurs. »
C’est au tour du Conseil provincial
La province du Brabant prend désormais également des mesures pour rallier les pays voisins aux plans renforcés. Ces plans seront discutés avec le Conseil provincial et les intervenants dans un avenir rapproché. L’intention est que les plans soient finalisés en décembre.