OU ALORSLe 25 avril, les femmes sont oubliées. Non seulement cela : la narration (rare) sur le rôle des femmes dans la Résistance italienne parlait surtout de figures fortement idéologisées encadrées dans les rangs du parti. Les partisans de la culture libérale ont été pour la plupart occultés.
Rythme de Rossellahistorien et secrétaire général de la Fondation Giacomo Matteotti, il a déjà dissipé de nombreux clichés sur le sujet dans ses tomes précédentsarrachant aux ténèbres des figures de femmes qui ont joué des rôles cruciaux dans l’organisation de la lutte contre les Allemands et les fascistes.
Il vient de sortir un nouveau livre dédiée à l’une des personnalités les plus intéressantes parmi celles qu’elle a retrouvées : la Piémontaise Maria Giulia Cardini, d’Orta San Giulioqui émerge de manière inattendue comme protagoniste.
Titre: Les libéraux n’ont pas de chansons. Maria Giulia Cardini, histoire d’une partisane (Rubbettino).
Maria Giulia, surnommée Cyclone pour son caractère rebelle, s’engage dans la Résistance constituer un groupe de liaison entre les formations armées piémontaises, avec d’autres étudiants et enseignants de l’École polytechnique de Turin, pour ensuite collaborer avec l’Organisation Franchi d’Edgardo Sogno, participer à la lutte dans le Val d’Ossola dans les divisions Beltrami et Di Dio, et puis entrer dans le service d’information militaire Alta Italia, un réseau de coordination entre tous les gangs partisans, devenant le principal référent italien de la mission Chryslerorganisée par les Américains précisément pour créer une liaison entre les partisans et les troupes alliées.
Un rôle de grand risque, affronté par Ciclone avec un esprit indépendant et sans rhétorique idéologique. Comme elle l’a rappelé dans une réflexion autobiographique, un partisan communiste s’est émerveillé devant elle parce que les libéraux n’avaient pas « une chanson ».
Mais Cardini était consciente qu’elle luttait pour construire une Italie « sans chansons », sans mythes pour les masses. Ou, pour citer Beppe Fenoglio, faire du pays « une chose plutôt petite, mais tout à fait sérieuse ».
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