L’avancée des troupes ukrainiennes semble semer la panique parmi les séparatistes pro-russes et au Kremlin


Il semble que l’avancée de l’armée ukrainienne sème la panique parmi les rebelles pro-russes des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk et chez certains décideurs du Kremlin. Hier, par exemple, il y avait un appel urgent à annexer immédiatement les deux régions du sud-est à la Russie, dans l’espoir d’inverser la tendance.

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La question est remarquable, selon le groupe de réflexion américain Institute for the Study of War (ISW), d’autant plus que Donetsk est encore largement sous le contrôle de l’Ukraine.

Une annexion pourrait être légitimée par un référendum. Margarita Simonyan – la rédactrice en chef de la chaîne de télévision publique russe RT – y est favorable, entre autres. Elle l’appelle « un scénario de Crimée », une référence à la Crimée dans le sud de l’Ukraine, qui était auparavant annexée par la Russie.

Représailles

La reconnaissance des deux républiques populaires comme territoire russe pourrait permettre à la Russie de menacer de représailles si l’Ukraine commettait de nouvelles attaques contre elles. Après tout, les troupes ukrainiennes à Donetsk et Lougansk seraient alors considérées comme des « occupants » par la Russie. « Cela libérerait les mains de la Russie de toutes les manières possibles », a déclaré l’extrémiste Simonyan.

©AFP

Que la Russie recoure réellement à des actions de représailles est très discutable. Les attaques ukrainiennes contre la Crimée annexée à la Russie ces derniers mois n’ont pas non plus été suivies d' »actions contre l’OTAN », comme Simonyan voudrait le faire croire à ses téléspectateurs.

Cela mettrait également la Russie dans une « position humiliante » car elle ne peut pas forcer le retrait des troupes ukrainiennes pour le moment. « Il est très difficile de savoir si le président russe Vladimir Poutine veut se mettre dans cette situation pour l’avantage douteux de faciliter la menace d’une escalade de l’OTAN ou de l’Ukraine. Il ne le fera probablement pas à ce stade de toute façon », a déclaré ISW.

Soldats russes dans un centre de recrutement mobile.

Soldats russes dans un centre de recrutement mobile. ©REUTERS

Poutine s’assoit également avec sa promesse de « rattacher tous les territoires occupés à la Russie à la fois ». S’il lâche prise, ce serait une déception aux yeux des groupes pro-guerre qu’il semble vouloir garder dans son camp. « Il reste à voir s’il est prêt à se compromettre de cette manière en interne. »

Troupes démoralisées

D’un autre côté, une annexion pourrait être l’une des rares façons dont les Russes pensent pouvoir arrêter les Ukrainiens. « Le Kremlin peut croire qu’une annexion partielle pourrait stimuler le recrutement de nouvelles troupes, tant en Russie que dans les territoires annexés. Les Russes recherchent désespérément de nouvelles recrues pour reconstituer leurs forces décrépites et démoralisées, et n’ont jusqu’à présent pas été en mesure de générer une puissance de combat significative », a déclaré le groupe de réflexion.

Poutine compte de plus en plus sur des « volontaires mal préparés »

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