Lautaro y pense toujours : l’Inter gagne aussi à Salzbourg et est déjà en huitièmes de finale

L’Argentin remplace Sanchez à la 68e minute et marque le but sur penalty qui se qualifie pour la qualification à deux journées de la fin.

De notre correspondant Filippo Conticello

– SALZBOURG

L’Inter est en huitièmes de finale de la Ligue des Champions à deux journées de la fin et pour retrouver une telle précocité, il faut remonter à 2004-05. Ce furent des années folles faites de gros investissements, tandis que maintenant les Nerazzurri ont bâti leur fortune avec beaucoup plus de parcimonie, au point de figurer désormais parmi les grands du continent : troisième saison sur trois avec Inzaghi à la barre. Cette fois, ils ont atteint ce but précoce au terme d’une soirée douloureuse dans le froid de Salzbourg. Lautaro devait intervenir pour changer l’histoire : ce penalty autrichien n’était pas nécessaire pour le prouver, mais l’Argentin est peut-être le seul à ne pas pouvoir abandonner. Ce sera désormais une bataille avec la très dangereuse Real Sociedad, attendue lors du dernier tour à San Siro : terminer premier du groupe cette année est vraiment important pour éviter un huitième de finale complexe.

le début

Au début, Inzaghi confirme des choix courageux et progressistes : la plus grande nouveauté est Bisseck comme bras droit, compte tenu de la nécessité de faire avancer Darmian sur les terres habituellement occupées par Dumfries. Puis les autres mouvements annoncés qui ont bouleversé l’Inter vu à Bergame, de Carlos Augusto comme ailier gauche à Frattesi comme raider à la place de Barella, jusqu’à l’éternel Sanchez comme épaule de Thuram pour donner du repos à Lautaro. En revanche, Salzbourg est la même équipe impertinente, physique et technique qui a fait transpirer les finalistes de la dernière Coupe à San Siro. Les Autrichiens présentent l’attaquant croate Simic, un avant-centre qui est le fils d’un artiste qu’ils comparent même chez eux à Mandzukic, et derrière lui un intéressant trio de soldats d’élite : Sucic, Konaté (qui a également pour mission de surveiller Calha à vue) et le buteur du match aller Glouch. Dans une première mi-temps sans bouleversements majeurs, marquée par un pressing plus important de Salzbourg, Bisseck est immédiatement trahi par l’émotion de ses débuts : son attaque sur l’arrière Ulmer est imprudente, non seulement il reçoit un jaune qui l’affecte et va écourter son match , mais il risque presque un penalty.

QUELLE OPPORTUNITÉ

Alors que Konaté tentait le but de l’année pour l’équipe locale, en tirant depuis le milieu du terrain après avoir volé un ballon à un Mkhitaryan étrangement distrait, presque sans s’en rendre compte, c’est l’Inter qui s’est le plus rapproché de prendre l’avantage. D’un ballon inactif, un ballon passe à côté et, par hasard, touche la tête de Bastoni, qui, pour la première fois de sa carrière depuis le début, peut tenir le brassard ayant appartenu à Bergomi et Zanetti : de toute évidence, ce ne sera pas le cas. C’est la seule fois de sa carrière où l’Italien sera le capitaine de l’Inter. Mais plus gigantesque encore est l’occasion qui tombe sur le pied de Frattesi : dommage que ce soit le mauvais, le gauche, et le délicieux ballon finit haut. L’action est cependant marquée par un mouvement puissant vers la gauche de Thuram et par un appui intelligent de Sanchez au plus fort du penalty. Au-delà de l’erreur des Bleus, c’est une action qui indique un chemin : si seulement ils voulaient accélérer régulièrement, l’Inter pourrait faire bien plus de mal aux Autrichiens. Et au lieu de cela, pendant presque toute la première mi-temps, il manquait le bon mordant de la Ligue des Champions.

DEUXIÈME PARTIE

En seconde période, Inzaghi est obligé de réaliser le plus classique de ses coups: Bisseck, averti, sort pour éviter de pires ennuis, et De Vrij, plus sage, entre. La curiosité est que l’entraîneur de Salzbourg, Struber, est obligé d’écarter Ulmer, celui-là même qui est resté longtemps au sol après la mauvaise attaque de l’Allemand. Un autre jaune, cette fois pour Calha, ne facilite pas la tâche des Nerazzurri, plus proactifs, mais c’est le Turc lui-même sur un coup franc latéral qui réchauffe les gants du gardien Schlager. Ainsi, petit à petit, le danger offensif grandit un peu, tout comme la qualité des dribbles et la capacité des milieux de terrain à se retrouver démarqués dans le milieu offensif. Le fait que Sommer soit obligé de bloquer à nouveau Konaté montre cependant que Salzbourg a plusieurs visages : ils savent se montrer dangereux même maintenant qu’ils peuvent exploiter davantage les contre-attaques.

la fin

La règle de remplacement après le jaune se répète également pour Calha : à la place d’Hakan, loin de son niveau, Asllani entre à la 60e minute. Mais les remplacements les plus attendus sont les suivants, huit minutes plus tard voici Barella et surtout Lautaro pour Micki (cette fois même il était mauvais) et Sanchez : sans trop de maquillage au début du match, l’Inter a maintenant presque le même maquillage que toujours. C’est presque une nécessité, d’autant plus que les trois points sont essentiels pour donner de la sérénité à l’équipe d’Inzaghi d’ici Noël. Thuram, qui a dû chercher seul les serpentines tout au long du match, a désormais trouvé son jumeau argentin et toute l’équipe est à la recherche de l’ancienne harmonie offensive avec Thu-La. C’est cependant Asllani qui s’approche du joker de loin, obligeant Schlager à sauver. Mais le vrai miracle, c’est le gardien autrichien qui a fait ensuite une belle tête de Lautaro sur la barre transversale. Avec Toro, l’Inter joue un tout autre ton ici au pays de Mozart et le parfum des buts des Nerazzurri commence à se faire sentir avec insistance dans l’air. Jusqu’à ce qu’une main imprudente de Bidstrup sur un tir de Barella entraîne un penalty et, sans Calha, c’est à Martinez de le convertir. Cependant, il ne pouvait le résoudre que le capitaine, le moteur, l’exemple : il y a un Inter avec Toro et un sans lui, c’est de plus en plus clair.





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