L’attribution d’un contrat très coûteux à l’ami du patron des chemins de fer Dutordoir ne s’est pas déroulée correctement : la SNCB demande une enquête approfondie à la Cour des comptes


Sophie Dutordoir, une amie du patron des chemins de fer, a été pendant deux ans la conseillère la mieux payée d’une filiale de la SNCB. Il gagnait 2 200 euros par jour. Un audit interne montre désormais que l’attribution de ce contrat n’a pas été effectuée correctement. Dutordoir lui-même est disculpé : « Il n’y a eu aucune forme de pression de la part du PDG. » La SNCB demande une enquête approfondie à la Cour des comptes.

Fin juillet, Het Laatste Nieuws révélait qu’une amie proche du patron des chemins de fer, Sophie Dutordoir, était depuis des années la consultante la mieux payée d’Ypto, la société informatique de la SNCB. L’homme a été recommandé par Dutordoir lui-même à la direction de la filiale. Cependant, la SNCB n’a pas pu prouver à HLN que le contrat de cet homme avait été attribué dans le cadre d’un appel d’offres public.

Il apparaît que la direction d’Ypto n’a pas respecté la loi sur les marchés publics.

La SNCB dans un communiqué de presse

Dès que Dutordoir a eu connaissance du dossier, elle a informé le comité d’audit indépendant de la SNCB et lui a demandé d’ouvrir une enquête interne. Cette enquête est désormais terminée et la conclusion est claire. « Il apparaît que la direction d’Ypto n’a pas respecté la loi sur les marchés publics », écrit la SNCB dans un communiqué dont les détails ne seront pas divulgués. Il est plus que probable que le marché ait été attribué à l’ami de Dutordoir sans que les autres candidats aient eu la possibilité de le faire. soumettre une offre, afin qu’il ne puisse y avoir de libre concurrence.

Gêné

Le fait qu’un des amis du patron ferroviaire Dutordoir ait pu facturer 2.200 euros par jour pendant des années sans respecter la loi sur les marchés publics embarrasse la SNCB. Mais l’audit interne dégage Dutordoir de toute implication. Elle avait précédemment avoué à HLN qu’elle avait personnellement recommandé le consultant à la direction d’Ypto, mais avait souligné qu’elle n’avait joué aucun autre rôle dans sa nomination. « Je n’ai pas forcé Ypto à travailler avec lui », a déclaré Dutordoir.


Il n’y a aucune preuve d’une quelconque forme d’ingérence ou de pression de la part du PDG.

SNCB dans le communiqué de presse

Les auditeurs de la SNCB n’ont également trouvé aucune preuve que Dutordoir soit allée au-delà de son livre. « Aucune forme d’ingérence ou de pression n’a été constatée de la part du PDG », semble-t-il. Les auditeurs confirment également que le patron des chemins de fer aurait exhorté la direction d’Ypto à discuter des « contours budgétaires » et des « règles appropriées », mais selon l’audit, la direction n’a pas fait cette dernière démarche.

Cour des comptes

Chez Ypto, ils ont déjà commencé à élaborer des « points d’action » après l’enquête. L’objectif est que le contrôle du respect de la loi sur les marchés publics soit assuré d’ici la fin de cette année.

Mais la SNCB ne veut pas s’arrêter là. Le Conseil d’Administration a décidé d’impliquer la Cour des Comptes. Il leur sera demandé de lancer un audit externe d’Ypto et plus particulièrement de la manière dont l’entreprise attribue les marchés publics depuis des années. « S’assurer que les procédures en place et l’environnement de contrôle sont conformes à la législation applicable. » Il est possible que cette enquête révèle des dossiers plus problématiques.

N-VA : « La SNCB refuse de fournir tous les documents depuis des semaines »

Le parti d’opposition N-VA estime qu’il faudrait davantage de transparence sur les contrats gouvernementaux chez Ypto. «Mais la SNCB refuse catégoriquement», déclare Thomas Roggeman. Il y a quelques semaines, le député a réclamé tous les contrats et factures liés à la collaboration entre la SNCB, Ypto et le consultant également ami de Dutordoir. « J’ai invoqué la loi sur le gouvernement ouvert, mais Ypto prétend qu’elle n’est pas obligée d’en tenir compte. » La N-VA conteste cette décision et a déjà fait appel de ce refus. Roggeman regrette l’attitude d’Ypto et de la SNCB. « S’ils sont à leur place, pourquoi refusent-ils de publier les documents ? Cela renforce l’impression qu’il y a eu une faute professionnelle.

REGARDER. La SNCB a payé 2 200 € par jour à un consultant pendant deux ans :

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