L’athlétisme mondial interdit les personnes transgenres et resserre les règles pour les athlètes souffrant de troubles du développement sexuel

Les conditions changent pour 13 athlètes modèles Semenya reconnus. La Russie a réadmis après un arrêt de 7 ans pour dopage d’État, mais en fait toujours absent en raison de l’invasion de l’Ukraine

Le Conseil de la fédération mondiale, mettant à jour ses règles d’éligibilité et s’inspirant de ce qui avait été établi l’an dernier par celui de la natation, a défini qu’à partir du 31 mars, les sportifs transgenres, les hommes devenus femmes après avoir traversé la puberté hommes, ne pourront plus participer aux compétitions féminines, quel que soit leur niveau de production de testostérone. Cela a été annoncé lors d’une conférence de presse virtuelle par Sebastian Coe, le président de World Athletics, à l’issue de trois jours de travail numérique. A la base de la décision – qui n’affecte aucun athlète de haut niveau, compte tenu de son absence actuelle des classements internationaux – une série de consultations avec le CIO et les fédérations nationales. « Les preuves scientifiques relatives au fait que les transgenres n’ont pas d’avantages considérables par rapport aux femmes biologiques – explique Coe – sont insuffisantes pour leur permettre de rivaliser. Mais nous allons créer une commission qui continue d’examiner la situation : ce n’est pas un « non » pour toujours ».

dsd

A partir de la même date, les conditions pour les sportifs dsd, ceux qui présentent des troubles du développement sexuel », modèlent le sud-africain Caster Semenya, à préciser et douze autres confrères reconnus. Les nouvelles règles, afin de concourir dans les épreuves féminines au niveau international, imposeront un taux de testostérone inférieur à 2,5 millimoles par litre pendant une période minimale de 6 mois (au lieu de 5 nmol/L). Pour ceux qui ne sont pas inclus dans les treize athlètes, la période sera de deux ans. Mais tous, s’ils ne pouvaient auparavant concourir que dans des spécialités entre 400 et le mile, désormais de ce point de vue ils n’auront plus de restrictions. « Il est toujours difficile de prendre position lorsque les droits de deux groupes sont en conflit, mais nous avons choisi de protéger les femmes », a expliqué Coe.

Russie

Après plus de sept ans (depuis novembre 2015) et la suspension associée pour « dopage d’État » (graves incohérences et violations du code international), le Conseil a également décidé de réhabiliter les athlètes et cadres russes sur la scène internationale : la Task Force menée du Norvégien Rune Andersen, créé ad hoc pour démêler l’écheveau, a établi que toutes les conditions imposées à la Rusada, l’agence nationale antidopage, à des fins de réadmission, ont finalement été respectées. Dans les trois prochaines années, cependant, pour que la réhabilitation devienne définitive, 35 critères d’évaluation seront adoptés. En réalité, les effets de cette décision sont nuls : les Russes, comme leurs collègues biélorusses, restent exclus de toute activité jusqu’au « futur proche » en raison de l’invasion militaire de l’Ukraine par leurs pays, qui a débuté en février 2022. Pour le moment, donc, contrairement à ce qui s’est passé dans un passé récent avec quelques dizaines d’athlètes, même les soi-disant « neutres » ne seront pas admis. Le tout à l’opposé de ce que tente de faire le CIO, notamment dans la perspective des qualifications pour les JO de Paris 2024.



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