L’association des pilotes demande en référé que KLM annule l’obligation de vaccination


KLM peut-il rejeter quelqu’un qui postule comme pilote ou hôtesse de l’air s’il ne veut pas se faire vacciner contre le Covid-19 ? Ou plus largement : un employeur peut-il exiger qu’un nouveau salarié se fasse vacciner ?

Ces questions étaient au cœur jeudi de la procédure en référé de l’Association des pilotes de ligne néerlandais (VNV) contre KLM. Le syndicat des pilotes souhaite que l’entreprise supprime l’obligation de vacciner les nouveaux pilotes.

Le VNV qualifie cette exigence de discriminatoire et contraire au droit à la vie privée et à l’intégrité physique. L’obligation de vaccination est en contradiction avec les accords précédents, selon le syndicat. La convention collective de travail précise que les vaccinations Covid-19 « n’ont lieu que sur la base du volontariat ». Seuls les pilotes s’opposent à une obligation de vaccination pour les nouveaux employés. Les syndicats du personnel navigant commercial ont moins de difficultés avec cela.

Restrictions d’entrée

KLM souhaite que le personnel navigant soit vacciné ou se fasse vacciner, afin de pouvoir programmer des employés sur chaque vol vers chaque destination. Alors que la pandémie semble avoir atteint son apogée dans de nombreux endroits du monde, certains pays ont encore des restrictions d’entrée.

Par exemple, dans les aéroports au Canada et à Trinité-et-Tobago, chaque membre d’équipage doit être vacciné pour entrer au pays. KLM mentionne également São Paulo, Singapour et Séoul, mais selon le VNV, la société a elle-même défini ces destinations sur « vaxx-only ». Il y aurait des alternatives pour se conformer aux restrictions d’entrée applicables, comme la quarantaine hôtelière ou les tests.

« Cela présente des défis opérationnels à KLM lorsque les membres d’équipage ne sont pas entièrement déployables », a déclaré un porte-parole. « La capacité de déploiement totale dans le réseau que KLM dessert est une exigence d’embauche régulière depuis des années, car de cette façon, nous pouvons continuer à achever la planification de nos vols à l’avenir. » L’entreprise n’aurait pas refusé un pilote jusqu’à présent en raison de son statut vaccinal.

A lire aussi : Les compagnies aériennes sont en difficulté : les exigences de vaccination pour le personnel « volant » ne sont pas autorisées. Alors faites un détour

On ne sait pas combien d’employés de KLM ont été vaccinés. L’entreprise emploie 3 000 pilotes. Environ huit cents pilotes ont une «restriction de voyage»: pour une raison quelconque (médicale ou corona; en raison d’une expérience moindre), ils ne peuvent pas voler vers toutes les destinations. Ils signalent cette restriction au service médical de KLM et n’ont pas à la partager avec les cadres.

La vaccination reste volontaire

Un employeur aux Pays-Bas peut demander si un employé a été vacciné, mais il doit y avoir une bonne raison à cela. L’employé n’a pas à répondre. Un employeur ne peut pas obliger ses employés à se faire vacciner contre le corona.

« Aux Pays-Bas, la vaccination est et restera volontaire », avait alors répondu en octobre le secrétaire d’Etat Dennis Wiersma (Affaires sociales et Emploi, VVD) aux questions du SGP. « Le gouvernement ne s’oriente pas vers une obligation de vaccination. Un employeur ne peut pas forcer ou exiger cela.

Pour KLM également, il est prioritaire que, conformément à la loi, un employeur ne puisse pas obliger ses employés à se faire vacciner, selon le porte-parole. « KLM ne le fera pas et nous continuerons à respecter le caractère volontaire de cela. »

La Cour doit peser des droits fondamentaux contradictoires

Un porte-parole du VNV répond : « Un obstacle potentiel à l’employabilité des nouveaux salariés ne peut justifier une violation des droits fondamentaux. »

Ambiance de vie personnelle

Le tribunal d’Amsterdam doit peser des droits fondamentaux contradictoires, disent les avocats du travail. D’une part, la Convention européenne des droits de l’homme protège la vie privée (vie privée) et la Constitution néerlandaise reconnaît le droit à l’intégrité physique. D’autre part, il découle du droit fondamental à la santé que les employeurs doivent offrir à leur personnel un environnement de travail sain et sûr.

Il n’est pas vrai que ces droits fondamentaux ne peuvent jamais être limités, ont récemment écrit des avocats du travail de l’Université de Leiden dans le magazine Droit du travail. Un employeur peut demander à un employé un certificat de vaccination, à condition que cela soit fait pour une bonne raison. Les avocats jugent souhaitable « d’inclure explicitement dans la loi que les employeurs peuvent demander à leurs employés une preuve de vaccination ou un test négatif plus les critères ».

Le tribunal d’Amsterdam doit maintenant déterminer si l’argument de KLM selon lequel les nouveaux employés doivent être vaccinés pour pouvoir travailler dans toutes les destinations avec des restrictions de voyage est une bonne raison pour une obligation de vaccination. Le tribunal rendra une décision dans deux à trois semaines.



ttn-fr-33