L’armée brésilienne a lancé une recherche pour un journaliste britannique et chercheur brésilien qui a disparu au plus profond de la forêt amazonienne plus tôt cette semaine.
Dom Phillips, collaborateur de The Guardian et du Financial Times, et Bruno Pereira, spécialiste des peuples autochtones, ont disparu dimanche dans la vallée de Javari, une région reculée près de la frontière avec le Pérou qui abrite plusieurs tribus indigènes.
Pereira, un ancien responsable de la Funai, l’agence gouvernementale chargée des affaires indigènes, avait reçu ces dernières semaines des menaces de la part de mineurs d’or illégaux et d’accapareurs de terres pour son travail dans la région.
La région amazonienne est depuis longtemps en proie à la violence, les peuples autochtones et le personnel d’organisations non gouvernementales subissant souvent le poids de l’agression de groupes opérant illégalement dans la région.
La situation s’est détériorée ces dernières années alors que les coupes budgétaires dans les agences environnementales du Brésil se traduisent par une réduction de la main-d’œuvre et un sentiment croissant d’anarchie dans une région presque de la taille des États-Unis continentaux.
Phillips et Pereira ont été vus pour la dernière fois quittant un village en bateau en route vers Atalaia do Norte, une ville régionale. Les hommes ne sont jamais arrivés.
Journaliste chevronné qui vit au Brésil depuis 15 ans et possède une vaste expérience en Amazonie, Phillips mène des recherches pour un livre sur la forêt tropicale.
La disparition du couple a été rapidement reprise par les médias locaux et sociaux. La publicité et les pressions intenses qui ont suivi ont incité les autorités brésiliennes à envoyer des forces armées et maritimes dans la région lundi soir.
Les médias locaux ont rapporté lundi que la police fédérale de l’État d’Amazonas avait interrogé deux hommes au sujet de la disparition.
« Deux personnes sur un bateau, dans une région comme celle-là, complètement sauvage, c’est une aventure qui n’est pas recommandée », a déclaré mardi le président Jair Bolsonaro dans une interview à la télévision locale. « Tout peut arriver. Cela pourrait être un accident, il se pourrait qu’ils aient été assassinés. Nous attendons et demandons à Dieu de les retrouver bientôt.
Tom Phillips, correspondant en Amérique latine pour le Guardian, a décrit Dom comme l’un des journalistes les plus chevronnés couvrant l’Amazonie.
« Ses reportages pour nous sur le territoire yanomami étaient absolument sans égal », a-t-il déclaré. « Très peu de journalistes avaient osé remonter ces rivières et se rendre dans ces mines d’or et Dom l’a fait parce qu’il pensait que c’était l’une des histoires les plus importantes du moment dans le Brésil d’aujourd’hui. »