L’Argentine battue par l’Uruguay. Diaz, doublé pour papa : le Brésil tombe aussi

L’Albiceleste s’est rendu à domicile 2-0 sous les coups d’Araujo et Nunez. La Seleçao dérape également, battue 2-1 à Barranquilla par un doublé de Luis Diaz, qui fête la libération de son père, dans les tribunes, après l’enlèvement.

Adriano Seu

Le cinquième jour des Eliminatorias réserve des surprises historiques. Grâce aux dérapages simultanés de l’Argentine et du Brésil, qui se sont rendus respectivement face à l’Uruguay et à la Colombie dans deux défis audacieux et pleins de rebondissements. A Buenos Aires aura lieu le premier KO des champions du monde en titre aux mains de Marcelo Bielsa, habile à envelopper tactiquement « son » Albiceleste puis à placer le coup avec des buts d’Araujo et Nunez, qui donnent à la Celeste un succès sur terre battue. L’Argentine est absente depuis 1987 (le succès dans la Coupe de l’America en 2011 ne s’est produit qu’aux tirs au but). À Barranquilla, cependant, le drame vert et or a lieu avec le revirement signé Luis Diaz en cinq minutes pour le cafétero 2-1. Le Brésil encaisse ainsi sa deuxième défaite consécutive – la première fois dans l’histoire des éliminatoires de la Coupe du monde – et glisse à la cinquième place du classement.

ARGENTINE-URUGUAY 0-2

Scaloni préfère d’abord épargner Lautaro et Di Maria en vue du prochain match au Brésil et semble pouvoir compter sur l’habituel Messi inspiré, protagoniste à la 13e minute avec un tir facile du pied gauche pour Rochet. Mais le plan de Bielsa, qui déploie un 4-3-3 miroir, exploite bientôt la manœuvre de l’adversaire avec un mélange de pression élevée, de verticalisations rapides et de poussée constante des latéraux. Alors que l’Argentine s’est perdue dans un mouvement lent et improductif, l’Uruguay a frappé à chaque tentative de relance, à tel point qu’il a failli marquer avec Nunez à la 10e minute. Entre-temps, le défi devient plus brûlant, De Paul étant occupé à se disputer d’abord avec Olivera puis avec Ugarte lors de deux face-à-face également parsemés de bousculades. Puis le bond d’Araujo, qui profite d’une récupération haute de Vina pour signer l’avantage d’un centre courant du droit. En seconde période, Scaloni se met à couvert en déployant l’artillerie lourde (à l’intérieur de Toro et Fideo pour une formation de quatre attaquants), mais la tentative de réaction argentine touche la barre transversale, celle décochée sur un coup franc de Messi à la 57e minute, et sur l’astucieuse défense uruguayenne. Qui, en plus de concéder peu ou rien, a déclenché à la 85e minute la contre-attaque du KO final de Nunez, qui a froidement battu Martinez après une course de 30 mètres. L’Argentine chute ainsi en éliminatoires après 25 résultats utiles consécutifs, tandis que l’Uruguay réalise son deuxième exploit consécutif (après le succès contre le Brésil) qui lui confère également la deuxième place provisoire du classement, à deux points de l’Argentine.

COLOMBIE-BRÉSIL 2-1

La Seleçao arrive à Barranquilla sans de grands joueurs comme Neymar, Casemiro, Ederson et Danilo, mais Fernando Diniz ne renonce pas pour autant à son effectif ultra-offensif habituel avec Vinicius, Rodrygo, Raphinha et Martinelli composant une attaque sans véritable premier attaquant. Un choix qui semble d’abord payant, grâce au but éclair avec lequel l’attaquant d’Arsenal brise l’équilibre dès la 4e minute d’un tir délicieux et précis depuis l’entrée de la surface. Pourtant, à long terme, la loi de Luis Díaz prévaut, capable de renverser le défi et d’obtenir un résultat écrasant. La Seleçao a également perdu Vinicius après moins d’une demi-heure en raison d’un problème musculaire et l’équipe locale a lentement pris le contrôle. Conduits par un James en grande forme, les Cafeteros ont produit plus d’occasions, ont réclamé deux penaltys et ont défié Alisson à plusieurs reprises, mais ce qui a fait la différence a été l’opportunisme et le timing de l’attaquant de Liverpool qui a célébré il y a quelques jours la libération du père kidnappé dans son pays et hier dans les tribunes: d’abord deux tirs empoisonnés de peu, puis deux gifles neutralisées difficilement par Alisson et, enfin, deux têtes gagnantes entre la 75e et la 79e minute pour faire exploser le public du Metropolitano et envoyer le Brésil dans confusion entre-temps sans la direction de Diniz (expulsé en raison de protestations). Le une-deux de Díaz est intervenu après le poteau de Raphinha qui a menacé de contrecarrer les efforts colombiens et a finalement surpris une équipe brésilienne incapable de réagir en finale avec l’entrée d’Endrick. Le nouveau slip vert et or complique un peu la position de Diniz, sur laquelle plane toujours l’ombre d’Ancelotti.

CHILI-PARAGUAY 0-0

La crise chilienne continue également, pour laquelle l’engagement et les efforts d’Alexis Sánchez ne suffisent pas à vaincre un Paraguay résigné contraint à 10 hommes pour toute la seconde période. Les Nerazzurri se sont battus sur tout le front offensif, ont obtenu deux coups francs dans une position intéressante, ont réalisé des centres dangereux et ont tenté en seconde période d’un tir du pied droit qui n’a pas eu de chance, mais n’a pas pu aller plus loin. Un peu à l’image du reste de la Roja, huée par le public de Santiago pour une énième performance à la limite de l’épouvantable, de surcroît face à un Paraguay concentré uniquement sur la défense. Le classement réduit laisse encore une grande marge de progression, mais le Chili de Berizzo continue de patauger dans les bidonvilles, avec la misère de seulement trois buts à son actif (huitième plus mauvaise attaque devant le Paraguay et le Pérou).

les autres

Un défi plein de sens au Hernando Siles de La Paz, où la Bolivie a remporté son premier succès le jour des adieux de son idole Moreno Martins, buteur historique lors de sa dernière prestation avec le maillot vert, et de ses débuts sur le banc de l’ancien Giallorossi Antonio Carlos Zago. Le 2-0 contre le Pérou a été réalisé par Henry Vaca, auteur d’un superbe but à la 20e minute, et d’une contre-attaque meurtrière à la 86e minute scellée par Ramiro Vaca. Rien à faire pour Blanquirroja, presque toujours en difficulté et jamais dangereux avec Lapadula sur le terrain pendant près d’une heure, avant le relais infructueux avec Guerrero. La défaite en Bolivie fait glisser les Péruviens à la dernière place du classement. Un match nul et vierge entre le Venezuela et l’Equateur avec une seule émotion, le but annulé pour les visiteurs après 5′ grâce à l’intervention de la salle VAR (Tenorio était hors-jeu). Point en or pour Vinotinto qui, après cinq journées, se hisse à la quatrième place, dépassant le Brésil.

le classement

Argentine 12 ; Uruguay 10 ; Colombie 9 ; Vénézuela 8 ; Brésil 7 ; Équateur, Paraguay, Chili 5 ; Bolivie 3 ; Pérou 1. Top 6 au Mondial 2026, septième aux barrages.





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