L’après Berlusconi : MES, manœuvre, biseautage et retraites minimales premiers bancs d’essai pour Fi et majorité


Qu’est-ce qui va changer dans les choix du gouvernement, ainsi que dans l’équilibre de la majorité, après la disparition de Silvio Berlusconi ? Giorgia Meloni s’est aussitôt empressée d’assurer : le centre-droit ne se querellera pas. Déjà dans les semaines à venir, on comprendra si cet engagement peut vraiment être maintenu: le 30 juin, la proposition de ratification du Mes sera discutée à la Chambre, sur laquelle la position de Forza Italia avec Berlusconi à la barre a toujours été  » ouvreur », malgré les freins de la Ligue et la froideur des Frères d’Italie. Un autre cas test sera celui de la manœuvre d’automne, qui devra entre autres trouver les couvertures de la réforme fiscale annoncée par l’exécutif avec la délégation à examiner par Montecitorio. Une manœuvre à laquelle les partis de la majorité envisagent également dans la perspective des prochaines élections européennes. Il Cavaliere a toujours indiqué parmi les principaux moyens celui de couper le coin, qui a été entériné par le gouvernement, et l’augmentation des pensions minimales jusqu’à mille euros, sur lesquelles, cependant, tout le monde ne semble pas convaincu au centre-droit, également en raison des ressources non infinies disponibles. Reste à savoir si celui qui se retrouvera dans le cockpit de Forza Italia à l’automne saura convaincre Palazzo Chigi d’ajuster la baisse des allocations de retraite comme l’a fait il Cavaliere à l’occasion de la dernière loi de finances.

Les dernières indications du Chevalier

Dans sa dernière intervention vidéo le 6 mai à la convention Fi Silvio Berlusconi, bien qu’avec une voix fatiguée et le visage éprouvé par la maladie qu’il luttait, il avait tracé la route que son parti aurait dû emprunter pour se rapprocher de la Élections européennes de 2024. Un parcours qui s’est également traduit par une série de priorités sur lesquelles tenter de rassembler les alliés du centre-droit et, donc, le gouvernement. Comme la réduction de la pression fiscale, la coupe structurelle du coin, le renforcement des retraites minimales, les voies préférentielles pour la construction d’infrastructures et la vocation pro-européenne.

Le Node Mes

Le 30 juin, la Chambre entamera la discussion sur Mes. Et le gouvernement, après avoir longtemps stagné, devra décider s’il approuve ou non la ratification du mécanisme de sauvetage de l’État. Un feu vert sur lequel Forza Italia s’est toujours montré disponible jusqu’à présent, bien qu’avec quelques précautions, contrairement à la Ligue, qui s’est retenue à plusieurs reprises, et à la Fdi. La froideur et le scepticisme ont continuellement émergé du parti de Giorgia Meloni, Meloni étant loin d’être enthousiaste à l’idée de devoir mettre en œuvre les demandes de Bruxelles. Ces dernières heures, entre autres, un haut responsable de l’UE a fait savoir que sur la ratification du Mécanisme européen de stabilité, l’Eurogroupe « respecte le processus parlementaire italien : nous sommes heureux qu’il soit en cours ».

Le jeu sur la manœuvre

Dans la majorité, la course pour « imposer » des mesures porte-drapeau dans la manœuvre économique d’automne qui pourraient faire des incursions dans l’électorat mais qui risquent aussi de fragiliser l’équilibre compliqué des finances publiques a déjà commencé. Pour Berlusconi, il y avait en fait trois priorités : alléger la pression fiscale en la faisant progressivement tomber à 40 %, rendre la réduction du coin plus marquée et structurelle et renforcer les pensions minimales (et aussi celles d’invalidité) après la première ajustements apportés avec la dernière loi de finances. Lesquels ont relevé les allocations de retraite basses à 600 euros pour les plus de 75 ans, mais seulement pour 2023, et à un peu plus de 570 euros pour les plus de 60. Trois objectifs difficiles à atteindre simultanément. Et sur ce point on mesurera tout de suite le poids qu’aura Fi dans les négociations pré-manœuvre après la disparition du Chevalier.

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Coupure en coin et pensions minimales

Encore une fois avec la manœuvre, des ressources devront être récupérées pour rendre structurelle la réduction du coin pour les travailleurs avec des revenus allant jusqu’à 35 000 euros, qui a été déclenchée ces derniers mois. Certaines estimations parlent de 10 à 12 milliards. Et force est de constater que, compte tenu également des couvertures à identifier pour que la réforme fiscale décolle, il deviendrait également difficile de trouver les fonds pour augmenter encore les pensions minimales en 2024. Ce dernier était jusqu’à présent considéré comme une sorte d’intervention phare pour Forza Italia. La manœuvre dira s’il en sera encore ainsi à l’automne, même sans Berlusconi.



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