Débloquez gratuitement l’Editor’s Digest

Les réserves de nourriture à Gaza ont encore diminué depuis que des experts internationaux ont évoqué la menace de famine dans l’enclave il y a deux mois, selon le directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM), qui n’a pu acheminer qu’environ la moitié de la quantité requise.

« Nous ne parvenons clairement pas à faire parvenir suffisamment de nourriture à Gaza », a déclaré Corinne Fleischer au Financial Times à son retour du territoire dévasté, évoquant des problèmes d’accès, notamment la fermeture de la plupart des points de passage, de longs retards aux points de contrôle israéliens et des pillages commis par des gangs à l’intérieur de Gaza.

Selon Fleischer, le PAM doit acheminer 24 000 tonnes de nourriture par mois pour nourrir 1,1 million de personnes, soit la moitié de la population de Gaza. L’UNRWA, l’autre principale agence de l’ONU présente à Gaza, est chargée de nourrir l’autre moitié.

« Mais au cours des deux derniers mois, nous avons reçu environ la moitié de ce dont nous avions besoin », a-t-elle déclaré.

Selon Mme Fleischer, le PAM, une agence des Nations Unies, a rencontré plusieurs obstacles pour acheminer les fournitures vers ses entrepôts de Gaza. « Nous avons clairement besoin de davantage de points de passage, et c’est ce que nous demandons », a-t-elle déclaré.

« Il y a aussi une question de loi et d’ordre pour collecter les fournitures au point de passage de Kerem Shalom. [and avoid looters] et… de pouvoir se déplacer en toute sécurité et à une vitesse acceptable à l’intérieur de Gaza. »

Le CIP, un organisme consultatif international qui surveille la faim, a averti le 25 juin que 96 % de la population de Gaza était confrontée à une insécurité alimentaire aiguë de niveau « crise » ou supérieur, et qu’environ 500 000 personnes vivaient dans des conditions « catastrophiques ».

« Le risque de famine est toujours là parce qu’il y a une guerre et nous ne pouvons pas accéder fréquemment et suffisamment à l’eau. [the locations] « Là où nous devons aller et où il doit y avoir suffisamment de nourriture pour entrer », a déclaré Fleischer, dont l’organisation soutient 13 des 18 boulangeries du territoire et approvisionne plus de 70 cuisines servant des repas chauds.

Fleischer a décrit le voyage qu’elle a effectué avec un convoi de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, pour récupérer des fournitures arrivant au poste-frontière d’Erez-Ouest, à la frontière nord avec Israël.

Un voyage qui aurait pris 40 minutes auparavant a pris sept heures, a-t-elle expliqué, « parce que les routes sont détruites » et qu’il fallait « attendre un feu vert à chaque fois ». [the Israeli] « points de contrôle ».

Fleischer a déclaré qu’ils souhaitaient non seulement davantage de points de passage, mais aussi qu’Israël dispose d’un « traitement plus rapide de l’aide et d’un fonctionnement beaucoup plus rationalisé aux points de contrôle » pour accélérer le mouvement des convois humanitaires.

La directrice régionale du PAM a ajouté que les problèmes d’accès étaient aggravés par les récents ordres d’évacuation émis par l’armée israélienne, qui ont entraîné la fermeture d’une vingtaine de points de distribution de nourriture de son organisation et la perte d’accès à l’un de ses entrepôts, qui contenait encore de la nourriture.

Quelque 40.000 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne à Gaza, selon les autorités sanitaires israéliennes, lancée en réponse à l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas qui a fait 1.200 morts dans le sud d’Israël, selon le gouvernement.

Dans l’ensemble, l’aide humanitaire entrant à Gaza a diminué de plus de moitié depuis qu’Israël a saisi l’important point de passage de Rafah avec l’Egypte, fermé début mai, selon l’agence de l’ONU OCHA qui coordonne les opérations humanitaires.

Selon l’agence onusienne, la moyenne de 169 camions d’aide humanitaire par jour en avril est tombée à 94 en mai et à moins de 80 en juin et juillet. Avant la guerre, quelque 500 camions transportant des marchandises entraient chaque jour à Gaza.

« Les gens sont déjà très affaiblis par les nombreuses fois où ils ont dû être déplacés », a déclaré Fleischer.

« Et avec l’effondrement des services de base, les maladies vont se propager. On se retrouve avec une pénurie d’eau potable et d’égouts, sans compter le manque de nourriture. Cela affaiblit le corps et le système immunitaire. »

Visualisation des données par Aditi Bhandari



ttn-fr-56