Une petite chapelle datant de la Seconde Guerre mondiale a été brutalement démolie vendredi matin dans la Groenstraat à Wintelre. Il ne reste rien de la chapelle en pierre, dédiée à Marie. Sauf la statue de Marie elle-même. Un miracle ? « Peut-être, qui sait », répond un habitant du quartier qui entretient la chapelle depuis des années.
Un homme dans une camionnette a traversé la Groenstraat tôt vendredi matin. Dans un virage enneigé, juste devant la chapelle, la voiture a fait une embardée dans des conditions glissantes et s’est écrasée contre la maison de Maria. Le conducteur a dû être transporté à l’hôpital. L’édifice est entièrement détruit, seule la statue de Marie est restée intacte. La police l’a sorti des décombres en un seul morceau.
Un miracle ? « Oui, cela veut dire quelque chose, n’est-ce pas ? Nous sommes encore un peu religieux ici, alors qui sait », déclare Ideke Smits. Elle habite dans la Groenstraat. La chapelle faisait partie du quartier et du village, elle n’est aujourd’hui qu’un endroit dénudé au bord de la route. Les riverains entretenaient la chapelle et sont bouleversés par la disparition brutale du lieu de culte. Ideke pense aussi que c’est un spectacle étrange maintenant qu’il ne reste plus rien.
Ce sont des membres de la Guilde des étudiants brabançons (principalement originaires de Hilvarenbeek) qui construisirent la Chapelle de la Dame en 1943. Cette guilde a été fondée en 1926 par des étudiants brabançons qui étudiaient dans tous les Pays-Bas, mais souhaitaient rester liés au Brabant. Chaque année, ils organisaient un camp d’été et s’installèrent donc dans une ferme de la famille Van de Ven dans la Groenstraat. Le point culminant du camp a été la construction d’une chapelle mariale dans le village où ils ont été reçus. Il existe plusieurs chapelles mariales de cette corporation dans le Brabant.
Jaan de Bresser (77 ans) a toujours vécu dans la Groenstraat, près de la ferme de Van de Ven. Elle est responsable de l’entretien de la chapelle depuis son plus jeune âge. Même si elle l’avait déjà fait il y a longtemps avec sa mère, elle a continué ce travail pendant toutes ces années. « J’ai toujours fait ça dans le passé, j’ai continué pendant tout ce temps. Je passe beaucoup de temps dans le jardin et ensuite je mets quelques fleurs dans la chapelle, pour que ça soit joli. »
Son fils René tond le gazon. Il a reçu un appel téléphonique peu avant sept heures ce matin avec le message que la chapelle était montée au paradis. Il a appelé sa mère. Jaantje : « Oui, que penses-tu à un tel moment ? Dimanche. Il fait vraiment beau.
La statue qui a survécu au coup n’est pas celle originale de 1943. Elle a été détruite par une tempête et a ensuite été remplacée par une statue en terre cuite. Il est devenu la proie de vandales, après quoi la copie actuelle est apparue. Mais cette version a aussi traversé beaucoup de choses, car ce n’est pas la première fois qu’elle survit à une catastrophe. « Un jour, des jeunes ont sorti la statue de Marie et l’ont jetée. Notre mère ne la trouvait plus nulle part, je l’ai trouvée plus tard dans la semaine quelque part dans les buissons, intacte », raconte René.
La chapelle accueillait de nombreux visiteurs, les passants s’arrêtaient pour allumer une bougie et les habitants du quartier la maintenaient en ordre. Ils espèrent que quelque chose leur sera apporté en retour. « Les dégâts émotionnels ne sont pas trop graves, à condition que les choses se passent bien pour le conducteur. Mais il devrait y avoir quelque chose, donc ce serait bien si quelque chose pouvait revenir », dit René.
Et puis Maria revenait chez elle.