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L’ancien président chilien Sebastián Piñera, milliardaire et figure majeure de la droite latino-américaine qui a quitté ses fonctions en 2022, est décédé dans un accident d’hélicoptère, a confirmé la ministre de l’Intérieur du pays, Carolina Tohá.
Piñera, 74 ans, pilotait l’hélicoptère lorsqu’il s’est écrasé sur le lac Ranco, dans la région de Los Ríos, au sud du Chili, où sa famille possède une résidence d’été, selon les médias locaux. Trois autres passagers ont survécu, dont un membre de la famille de l’ancien président.
Piñera, qui a été président de 2010 à 2014, puis de 2018 à 2022, était déterminé à faire entrer le Chili dans les rangs des pays développés du monde grâce à des politiques de libre marché, à l’innovation et aux investissements étrangers.
Il était également l’une des personnes les plus riches du pays, ayant amassé une fortune personnelle de 2,8 milliards de dollars en 2018, selon Forbes. Sa carrière a inclus l’introduction des cartes de crédit au Chili dans les années 1970 et la réalisation des premiers investissements dans la compagnie aérienne LAN Chile, qui est devenue plus tard le plus grand transporteur de la région en Amérique latine.
Tohá a déclaré que le président Gabriel Boric avait ordonné « des funérailles nationales et la déclaration d’une période de deuil national » au Chili.
Le pays traverse actuellement le deuxième des deux jours de deuil national déclarés après la mort d’au moins 131 personnes dans de graves incendies de forêt dans la région centrale de Valparaíso au cours de la semaine dernière.
Le deuxième mandat de Piñera, de 2018 à 2022, a été éclipsé par des mois de manifestations et d’émeutes de masse qui ont éclaté en octobre 2019 à cause des inégalités et du coût de la vie.
Le leader conservateur a été presque renversé par des troubles qu’il n’avait pas prévus. Il avait déclaré au Financial Times dans une interview quelques jours seulement avant le déclenchement des émeutes que le Chili était une « oasis » de stabilité. Il a été critiqué pour sa réaction initialement brutale lorsqu’il a envoyé l’armée pour tenter de réprimer les émeutes.
Dur, sûr de lui et déterminé, Piñera voulait laisser le souvenir d’un bon gestionnaire de l’économie qui a permis au Chili de traverser intact l’une de ses périodes les plus difficiles et a jeté les bases de la prospérité. Ses détracteurs le dépeignent cependant comme un oligarque patricien qui a négligé des services publics cruciaux.
Le Chili a basculé vers la gauche lors des élections présidentielles ultérieures en 2021, choisissant l’ancien leader de la protestation étudiante Boric comme président à la tête d’une coalition qui a amené les communistes au gouvernement pour la première fois depuis la période de Salvador Allende au début des années 1970. Le candidat de droite Sebastián Sichel, soutenu par Piñera, a été éliminé dès le premier tour.
En réponse aux manifestations de fin 2019, Piñera a contribué à lancer une campagne visant à réécrire la constitution chilienne, qui trouve ses origines dans la dictature d’Augusto Pinochet, même si elle a ensuite été fortement modifiée. Le processus s’est finalement soldé par un échec en décembre après que les électeurs chiliens ont rejeté un premier texte radical rédigé par des gauchistes et des indépendants, puis un texte ultérieur de tendance conservatrice.