Lanceur d’alerte : « TU/e a précédemment refusé un recours critique au Cursor »


Depuis un certain temps déjà, le site Cursor fait du bruit avec des nouvelles concernant l’Université de Technologie d’Eindhoven (TU/e). C’est ce que nous raconte la journaliste d’investigation et lanceuse d’alerte Bridget Spoor, écrivant pour Cursor. Mardi, le site d’information étudiante est devenu sombre après qu’un conflit entre la rédaction, le conseil d’administration de l’université et le comité de rédaction ait atteint un point d’ébullition. Selon Spoor, la rédaction intervient régulièrement dans le contenu des articles. En 2021, la rédaction lui aurait arrêté une autre grande histoire. « Cette ingérence n’est pas souhaitable. »

Depuis mardi, les reportages journalistiques ne sont plus lisibles sur le site Cursor. Tous les articles ont été noircis, avec une explication. Cette action est une protestation des rédacteurs contre la « restriction de la liberté de la presse ».

Pour la lanceuse d’alerte Bridget Spoor, le limogeage du rédacteur en chef Han Konings a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les journalistes de Cursor subissent depuis des mois la pression du conseil d’administration de l’université et de la rédaction. Ce conseil a été nommé par le conseil d’administration pour « conseiller » l’éditeur et le rédacteur en chef.

Un article révélateur de Bridget Spoor sur les conflits d’intérêts à l’université a fait sensation. Le comité de rédaction a « recommandé » de ne pas publier l’article. Le rédacteur en chef Han Konings a cédé à cette pression. Il a pourtant été démis de ses fonctions de rédacteur en chef mardi. Depuis, le site est noir.

« Je travaille pour un média indépendant, ce qui est différent d’un service de communication ou de relations publiques. »

Selon le journaliste, les articles de Cursor doivent d’abord passer par la rédaction de TU/e ​​​​avant d’être publiés. Il conseille le rédacteur en chef et les rédacteurs. C’est étrange, car le statut éditorial stipule que la rédaction est journalistiquement indépendante.

Selon le lanceur d’alerte, ce n’est pas le cas en pratique. « On nous demande souvent d’ajuster les récits ou d’ajouter ou supprimer certaines informations. Surtout si, par exemple, quelque chose est politiquement sensible ou si le TU/e ​​​​n’est pas à l’aise avec cela. Mais je ne change jamais rien.

Elle continue. « Je travaille pour un média indépendant, ce qui est différent d’un service de communication ou de relations publiques. Différentes règles s’appliquent pour cela.

« J’ai maintenant l’opportunité de faire un changement. »

Selon Spoor, les problèmes avec la rédaction et le comité exécutif durent depuis 2021. « Même alors, un de mes articles a été rejeté. C’était une grande histoire d’abus de pouvoir au sein de TU/e. La rédaction a alors avancé des arguments non journalistiques. On a également tenté de démettre le rédacteur en chef de ses fonctions.» Cet article sur l’abus de pouvoir n’a finalement jamais été publié.

Le journaliste d’investigation travaille toujours pour Cursor. Elle refuse de quitter son emploi, malgré l’opposition. « J’ai maintenant l’opportunité de faire un changement. Un nouveau statut largement soutenu doit être créé. Un média indépendant pour l’université est important. Je veux me battre pour ça. Il est temps que notre public se lève également.

Spoor soupçonne que le site Internet restera noir pour le moment, jusqu’à ce que les demandes de la rédaction soient satisfaites. La question est de savoir si cela se produira et à quelle vitesse. Il n’y a pas encore eu de conversation entre les journalistes de Cursor, le conseil d’administration de l’université et le comité de rédaction.

« Nous invitons à nouveau les éditeurs à avoir la conversation. »

Selon l’Université de Technologie d’Eindhoven, il n’y a aucune censure. « Nous regrettons que cette image soit apparue au sein de la rédaction. C’est le rédacteur en chef qui décide en dernier ressort de la publication des articles. » Selon TU/e, le comité de direction et la rédaction n’ont pas leur mot à dire à ce sujet.

« Cependant, nous discutons parfois d’une petite partie des articles de Cursor. Cette discussion se concentre toujours sur la qualité journalistique, et par exemple sur l’audi alteram partem et l’équilibre des reportages. »

Le conseil d’administration de l’université estime qu’il est dommage que les éditeurs aient rendu le site noir. « Nous invitons à nouveau les éditeurs à avoir la conversation. »

Le récent article inédit du journaliste de Cursor sur les conflits d’intérêts ne finit pas dans la déchiqueteuse. L’article sera publié quelque part bientôt. Elle ne veut pas dire maintenant quelles révélations elle va faire.

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