L’ambassadeur israélien provoque une querelle diplomatique en critiquant la page De Morgen


Un tweet de l’ambassadeur Idit Rosenzweig-Abu à propos d’une page photo de Le matin remue les esprits. La ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR) ne s’amuse pas.

Bruno Struys

publié mercredi matin Le matin une double page avec des photos d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens qui venaient d’être libérés et tombaient dans les bras de leurs familles. « Il s’agit toujours du père ou de l’enfant de quelqu’un », titre le titre. Il s’agit d’une référence à une chanson de Willem Vermandere sur les soldats tombés au combat pendant la Première Guerre mondiale, comme l’explique le court texte à côté des photos.

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Idit Rosenzweig-Abu, l’ambassadeur d’Israël dans notre pays, a partagé la page photo. « J’ai une chose à dire : Marc Dutroux était aussi l’enfant de quelqu’un », a-t-elle écrit sur X. « Cela n’autorise pas à le comparer à ses victimes. »

Son message a été partagé et a reçu du soutien, mais aussi de nombreuses critiques, car elle associait les Palestiniens libérés au tueur en série pédophile Dutroux. « Ce message assimile tous les Palestiniens à un meurtrier et à un pédophile », écrit le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open Vld) sur X. « Nous n’acceptons pas cela, même de la part des diplomates et des ambassadeurs. » Certains ont trouvé son message incompatible avec le poste de diplomate. Le tweet n’est pas passé inaperçu auprès de la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR).

Son cabinet a contacté l’ambassadeur pour lui faire savoir que toute comparaison est erronée, mais celle-ci l’est certainement. Il a été demandé de ne pas créer de controverse sur un sujet aussi sensible.

Cette polémique intervient juste après qu’Israël s’est offusqué des déclarations faites par le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) lors de sa visite dans le pays. Le ministre israélien des Affaires étrangères a parlé de « soutien au terrorisme » et a convoqué l’ambassadeur de Belgique pour « une sévère réprimande ». Lahbib ne veut pas aller aussi loin, mais elle a voulu répondre.

« Plus que jamais, nous avons besoin de modération, de retenue et d’empathie pour sortir de la violence à Gaza », a déclaré le ministre Lahbib. « Il est de la responsabilité de chacun d’y contribuer. »

Tweet supprimé

Dans l’après-midi, l’ambassadrice a supprimé son tweet et l’a remplacé par un nouveau. Elle n’utilise plus Dutroux comme exemple, mais Salah Abdeslam. Sur le fond, l’ambassadrice maintient sa critique de la page photo Le matin se tenir debout. Cette fois, elle compare les prisonniers palestiniens libérés avec les terroristes condamnés pour les attentats de Paris, Zaventem et Bruxelles. Elle regrette seulement la comparaison avec Dutroux.

« Je ne voulais manquer de respect aux victimes de Dutroux et je comprends désormais que c’est un sujet particulièrement sensible en Belgique », a déclaré Idit Rosenzweig-Abu. Le matin. « Je viens de penser au pire criminel auquel je pouvais penser, et ce nom m’est venu à l’esprit. »

Elle est gênée par l’équilibre que crée la page photo entre les personnes libérées. Les Israéliens libérés sont des civils innocents retenus en otages depuis le 7 octobre. Cela concerne souvent les femmes et les enfants.

« Nous attendons toujours un bébé de dix mois », précise l’ambassadeur. « Je ne veux pas qu’on les qualifie de soldats, comme dans cette chanson sur la Première Guerre mondiale. »

Selon les listes fournies par Israël aux médias, les Palestiniens libérés portent tous l’étiquette de « terroriste ». Sur l’une des photos qui Le matin publié, montre Omar Afshan, 17 ans, portant un bandeau du Hamas et le drapeau vert du Hamas drapé autour de ses épaules. Des images montrent sa mère criant « avec notre âme et notre sang, nous vous rachèterons, Hamas », après quoi la foule a répété cette phrase. Mais on sait que certains prisonniers libérés ont été incarcérés pour avoir jeté des pierres, voire pour avoir jeté des pierres. sans charge.

« Notre page est une forme de réflexion combinée et d’appel à l’humanité, et je pense que c’est juste », déclare Rémy Amkreutz, rédacteur en chef de Le matin. « La légende de la photo met l’accent sur l’aspect humain des sorties. Le matin ne fait pas preuve de partisanerie dans ses reportages sur la guerre et permet au plus grand nombre de voix possible de s’exprimer des deux côtés.





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