Débloquez gratuitement l’Editor’s Digest
Roula Khalaf, rédactrice en chef du FT, sélectionne ses histoires préférées dans cette newsletter hebdomadaire.
La faction d’extrême gauche de l’alliance qui a remporté le plus de sièges aux élections législatives françaises a suspendu lundi les négociations avec ses partenaires, plongeant dans le désarroi les efforts de la gauche pour capitaliser sur sa victoire.
Le Nouveau Front Populaire, formé à la hâte — qui comprend La France Insoumise d’extrême gauche, les Verts et les partis socialiste et communiste plus modérés — espérait capitaliser sur son succès électoral en nommant un Premier ministre et en formant un gouvernement.
Mais les désaccords au sein de l’alliance sur le candidat à présenter sont désormais au grand jour. Cette acrimonie met également en péril les efforts visant à s’entendre sur un candidat à la présidence de la nouvelle Assemblée nationale, qui se réunira pour la première fois jeudi.
La France Insoumise, dirigée par le militant anticapitaliste Jean-Luc Mélenchon, a déclaré lundi qu’elle ne « participerait à aucune discussion supplémentaire sur la formation du gouvernement jusqu’à ce qu’une candidature unique soit présentée à l’élection présidentielle ». [president of] « L’Assemblée nationale a été constituée et le vote a eu lieu ».
Le parti a imputé la responsabilité de l’impasse aux socialistes. « Nous ne reviendrons pas tant que le Parti socialiste n’aura pas renoncé à son veto sur toute autre candidature que la sienne », a-t-il déclaré dans un communiqué. Les socialistes, de leur côté, démentent opposer systématiquement leur veto à d’autres candidats. « Nous avons fait plusieurs propositions pour aller vers un choix consensuel », a-t-il précisé.
L’alliance NFP a remporté le plus grand nombre de sièges lors des élections législatives anticipées déclenchées par le président Emmanuel Macron le mois dernier, mais elle reste loin d’une majorité de 289.
Si les socialistes, les communistes et les Verts ont proposé à l’alliance de présenter « un candidat unitaire issu de la société civile au poste de Premier ministre », l’extrême gauche a jusqu’ici rejeté cette idée. « Ce blocage politique ne se résoudra pas en improvisant une candidature « extérieure » », a indiqué LFI dans son communiqué.
L’idée que Huguette Bello, présidente du territoire insulaire français d’outre-mer de La Réunion et alliée de la France Insoumise, puisse devenir Premier ministre a échoué ce week-end.
« Aucune position n’est figée (…) Notre responsabilité est immense. Il est incompréhensible qu’une des parties quitte les discussions que nous menons depuis des semaines, au risque de laisser l’alliance du président Macron prendre le contrôle », a déclaré dans un communiqué Fabien Roussel, le chef du Parti communiste, appelant les parties à reprendre les négociations « au plus vite ».
Les luttes intestines pourraient jouer en faveur de Macron et de son alliance centriste Ensemble, qui détient le deuxième plus grand bloc de sièges à l’Assemblée, devant le Rassemblement national d’extrême droite de Marine Le Pen.
« La gauche n’est pas prête, et maintenant que c’est concret, elle panique », explique un proche d’Ensemble. « Ils disent qu’ils vont gouverner seuls, mais en 2022, on était à 250 et ils nous ont dit qu’on n’était pas légitimes. C’est un peu absurde. »
Yaël Braun-Privet, présidente de l’Assemblée sortante et membre du parti Renaissance de Macron, tente sa chance pour sa réélection.
Des divisions existent cependant au sein d’Ensemble — qui comprend le parti Renaissance de Macron, le Modem de François Bayrou et Horizons de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe — sur d’éventuels partenaires et sur le choix d’un candidat au poste de Premier ministre.
De nombreux députés centristes sont en colère contre le président pour sa décision de convoquer des élections et sont moins enclins à suivre son exemple, selon des sources au sein de l’alliance.
Pendant ce temps, des personnalités influentes au sein du groupe, dont le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le confident de Macron Julien Denormandie, se bousculent pour se positionner et mettent en avant des visions concurrentes sur la manière de constituer une coalition.
Philippe a également pris ses distances avec le président, lui et son parti Horizons, dans le but de se présenter à cette fonction en 2027.