L’allemand Uniper contraint de puiser dans les approvisionnements en gaz réservés à l’urgence hivernale


L’allemand Uniper a été contraint de retirer du gaz de ses installations de stockage après l’arrêt des livraisons du russe Gazprom, mettant en péril les efforts du pays pour constituer des réserves d’urgence avant l’hiver.

La société basée à Düsseldorf, qui est le premier acheteur européen de gaz russe, a confirmé vendredi qu’elle siphonnait le gaz des unités de stockage depuis le début de la semaine afin de remplir ses obligations contractuelles envers ses clients commerciaux face à des approvisionnements fortement restreints. .

L’Allemagne, qui ne recevait déjà que 40% du gaz commandé à la Russie, n’en reçoit plus via le gazoduc Nord Stream 1 depuis le début des travaux de maintenance en début de semaine.

L’Agence fédérale des réseaux du pays, qui est chargée de surveiller l’approvisionnement en gaz, a confirmé qu’en conséquence, plus de gaz est retiré du stockage qu’il n’y en a mis. Il a déclaré : «[T]son développement rend plus difficile l’atteinte des niveaux de stockage nécessaires pour l’hiver et réduit les réserves disponibles en cas de situation de déficit de gaz.

Le plan de l’Allemagne reste de remplir les installations de stockage de gaz à 90% d’ici début novembre afin d’amortir le coup porté aux industries et aux ménages en cas de coupure permanente des approvisionnements russes.

Cependant, avec seulement trois mois et demi restants, le niveau de stockage actuel n’est que de 64,5 %. Les entreprises, les municipalités et les particuliers ont été invités à prendre des mesures pour réduire leur consommation d’énergie afin de pouvoir stocker davantage de gaz dans les semaines à venir.

Des pénuries aiguës en Allemagne pourraient également toucher les pays voisins, le Danemark, la France, l’Autriche, la Suisse et la République tchèque, qui sont tous des importateurs nets de gaz de la plus grande économie d’Europe.

Le retrait du gaz des unités de stockage intervient au milieu des négociations sur un plan de sauvetage pour Uniper, qui perd des dizaines de millions d’euros par jour car elle est obligée de s’approvisionner en gaz sur les marchés spot à des prix très gonflés, sans pouvoir répercuter l’augmentation coûts pour les clients.

Les ministres allemands sont en pourparlers avec leurs homologues finlandais sur la structure précise d’un plan de sauvetage pour Uniper, détenu majoritairement par le finlandais Fortum, un groupe partiellement nationalisé qui a hésité à offrir un soutien supplémentaire.

Le gouvernement allemand a modifié la loi pour permettre la compensation de l’augmentation des coûts par un certain nombre de mesures, y compris un prélèvement unique sur les consommateurs, mais n’a pas encore activé ces dispositions, ni indiqué comment elles fonctionneraient.



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