La ministre de l’Intérieur sociale-démocrate allemande Nancy Faeser (SPD) annonce un durcissement de la législation sur les armes à feu. Selon elle, cela est nécessaire en raison de la menace croissante du mouvement d’extrême droite des soi-disant « Rijksburgers ».

Ce groupe, que la République fédérale ne reconnaît pas, a été au centre d’une vaste opération antiterroriste la semaine dernière qui a saisi des armes et arrêté 25 membres et sympathisants soupçonnés d’avoir fomenté un coup d’État. La « Reichsburger » ont une forte volonté d’utiliser la violence, selon le ministre de l’Intérieur, et sont de plus en plus un danger à mesure que le mouvement continue de croître.

Le nombre de personnes qui en font partie a augmenté de 2 000 cette année pour atteindre 23 000, a déclaré Faeser à Bild am Sonntag, citant des données du service de sécurité intérieure allemand. Dix pour cent de ces « Rijksburgers » sont considérés comme « prêts à recourir à la violence ». Rien qu’en 2021, 239 crimes violents commis par des membres et sympathisants de ce mouvement ont été enregistrés en Allemagne.

A partir d’au moins 1050′Reichsburger‘ le permis d’armes à feu a déjà été retiré, explique le ministre. Le gouvernement allemand « renforcera bientôt davantage » la législation sur les armes à feu, annonce-t-elle. « Nous n’avons pas affaire à des idiots innocents, mais à des terroristes présumés qui sont désormais tous en garde à vue », a déclaré le ministre.

Bundestag de la sécurité

Dans l’édition dominicale du journal, des politiciens de la « coalition des feux de circulation » allemands du SPD social-démocrate, du FDP libéral et des Bündnis 90/Die Grünen (rouge, jaune et vert) appellent à une meilleure protection du parlement. La raison en est l’arrestation de la juge berlinoise et ancienne parlementaire Birgit Malsack-Winkemann du parti radical de droite Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Elle est l’une desReichsburger’suspects et, malgré son départ du Bundestag l’année dernière, avait toujours un laissez-passer qui lui donnait accès au bâtiment du parlement. Cela pose désormais question car les suspects arrêtés auraient voulu prendre d’assaut le Bundestag et prendre des députés en otage.

Le chef adjoint du parti SPD, Dirk Wiese, veut faire évaluer le concept de sécurité du Bundestag. « Ce faisant, il faut tenir compte des droits d’accès des employés et des anciens délégués », dit-il.

Selon le journal, cela sera discuté la semaine prochaine par le Conseil des personnes âgées du Bundestag. Il se compose du Président du Parlement, des députés et de 23 autres députés. Ce ne sont pas nécessairement les plus âgés, mais ce sont des parlementaires très expérimentés.

La vice-présidente du Bundestag Katrin Göring-Eckardt (Les Verts) a déjà annoncé vouloir renforcer les mesures de sécurité pour le parlement allemand. « De toute évidence, il existe encore des liens entre ‘Reichsburgeret la faction actuelle de l’AfD », a-t-elle déclaré la semaine dernière.

Suspect Heinrich XIII Prince Reuss lors de son arrestation à Francfort. © AP

Prince

Sur les 25 suspects arrêtés mercredi lors du raid dans l’environnement des citoyens du Reich, 22 sont accusés d’appartenir à une organisation terroriste qui voulait renverser le système politique en Allemagne. Les trois autres sont considérés comme des adhérents.

Un suspect de 71 ans au sang bleu de l’état de Thuringe aurait joué un rôle central dans les plans de coup d’État des citoyens du Reich. Ils auraient voulu nommer Henri XIII le prince de Reuss à la tête de l’Etat de la nouvelle Allemagne après la prise du pouvoir. Le prince est soupçonné de diriger un « conseil » secret qui a planifié et coordonné le coup d’État.

Reichsburger‘ ne reconnaissent pas la République fédérale comme un État légitime car, selon eux, la déposition de l’empereur allemand Guillaume II – héritier de l’Empire allemand – en 1918 était illégale. Ils prétendent donc revendiquer la domination.



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