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Le vice-chancelier allemand a déclaré qu’il n’y avait « aucune chance » d’envoyer des troupes terrestres en Ukraine et, dans une rebuffade à la France, a déclaré à Paris qu’elle devrait plutôt fournir davantage d’armes à Kiev.
Robert Habeck a rejeté cette semaine la suggestion du président français Emmanuel Macron selon laquelle un déploiement de troupes en Ukraine ne devrait pas être exclu, et les dirigeants d’Europe centrale ont également souscrit à cette idée.
« Je suis heureux que la France réfléchisse à la manière d’accroître son soutien à l’Ukraine, mais si je pouvais lui donner un conseil : fournissez plus d’armes », a déclaré Habeck mardi.
Interrogé par un journaliste sur la possibilité d’envoyer des troupes allemandes en Ukraine, il a répondu : « Il n’y a aucune chance que cela se produise ».
Habeck a ajouté que Berlin avait toujours eu pour « politique claire » que « les soldats allemands n’iront pas en Ukraine ». Au lieu de cela, il a appelé la France à « faire ce qu’elle peut maintenant et à donner à l’Ukraine les munitions et les chars qui peuvent être fournis dès maintenant ».
Olaf Scholz, le chancelier allemand, a également rejeté cette idée mardi, au lendemain des propos de Macron, tandis que le Premier ministre tchèque Petr Fiala a déclaré que son pays « n’envisageait pas d’envoyer nos soldats en Ukraine ».
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a affirmé que Varsovie « n’envisage pas d’envoyer ses troupes en Ukraine », ajoutant que l’accent devrait plutôt être « mis sur le soutien autant que possible de l’Ukraine dans son effort militaire ».
Un responsable de l’OTAN a déclaré qu’il n’était pas prévu que l’alliance envoie des troupes de combat sur le terrain. « L’Ukraine a le droit de se défendre et nous avons le droit de la soutenir », a déclaré le responsable. « C’est ce que font et continueront de faire les alliés de l’OTAN. »
Mais un haut responsable européen de la défense a déclaré que la déclaration de Macron visait à créer de la dissuasion et de l’ambiguïté à l’égard de la Russie, ajoutant : « Tout le monde sait qu’il y a des forces spéciales occidentales en Ukraine – ils ne l’ont tout simplement pas reconnu officiellement. »
Les responsables français ont également déclaré que les troupes occidentales pourraient potentiellement être impliquées dans des missions limitées telles que le déminage, l’entretien et la réparation de systèmes d’armes, ou la contribution à la sécurisation des frontières d’autres pays menacés par la Russie, comme la Moldavie.
Macron a fait cette suggestion lors d’une réunion de 25 dirigeants européens à Paris lundi, au cours de laquelle il a déclaré que l’option d’envoyer des troupes occidentales en Ukraine avait été discutée.
Tout en reconnaissant que le sommet n’a pas abouti à un consensus « pour l’envoi de troupes terrestres, de manière officielle et déclarée », le président français a déclaré aux journalistes que « nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner la guerre ».
Le Kremlin a déclaré qu’un conflit entre la Russie et l’OTAN serait inévitable si l’alliance occidentale envoyait des troupes combattre en Ukraine.
« Dans ce cas, ce serait peu probable, mais inévitable. C’est ainsi que nous évaluons la situation», a déclaré mardi aux journalistes Dmitri Peskov, porte-parole du président Vladimir Poutine.
Peskov a déclaré que les pays de l’OTAN devraient « se demander si cela est dans leur intérêt et celui de leurs citoyens » après que Macron a déclaré que l’idée « ne pouvait être exclue ».
Reportages supplémentaires de Raphael Minder à Varsovie, Leila Abboud à Paris, Max Seddon à Riga et John Paul Rathbone à Londres