L’Allemagne regrette d’avoir prolongé la durée de vie de Doel 4 et Tihange 3

La ministre allemande de l’Environnement Steffi Lemke (Die Grünen) regrette la décision du gouvernement fédéral belge de maintenir les réacteurs nucléaires Doel 4 et Tihange 3 ouverts pendant dix ans de plus. L’énergie nucléaire appartiendra définitivement au passé pour l’Allemagne elle-même, a-t-elle déclaré samedi à l’agence de presse DPA.

Le cabinet nucléaire a décidé vendredi de maintenir les deux réacteurs ouverts dix ans de plus que prévu. Ils viendront compléter le mécanisme de rémunération des capacités (CRM), le mécanisme de subvention des capacités de remplacement sous la forme, entre autres, de nouvelles centrales électriques au gaz. Cette combinaison doit garantir que l’approvisionnement énergétique est garanti « dans tous les scénarios », a déclaré le Premier ministre Alexander De Croo.

Le ministre allemand de l’environnement, Lemke, a déclaré samedi qu’il partait du principe que la Belgique lancerait rapidement l’étude d’impact environnemental transfrontalier. Les inquiétudes de la population d’Aix-la-Chapelle et des environs – à environ 80 kilomètres de Tihange – doivent être prises au sérieux, prévient-elle.

De vives critiques

L’Allemagne elle-même ne revient pas sur sa sortie du nucléaire décidée après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon. La hausse des prix de l’énergie et la guerre en Ukraine ont également contraint le gouvernement de Berlin ces dernières semaines à trier les arguments pour et contre l’énergie nucléaire, mais le résultat était clair, dit Lemke. « Une petite contribution à l’approvisionnement énergétique entraînerait des risques économiques, juridiques et de sécurité majeurs. Ce ne serait ni sage ni justifiable.

« Certes, en ces temps de crise, je ne pense pas qu’il soit justifiable de prolonger la durée de vie pour des raisons de sécurité d’approvisionnement. Cela peut nous rendre encore plus vulnérables », déclare Lemke. Elle a déclaré que les préoccupations mondiales concernant la sécurité des centrales nucléaires en Ukraine sont un exemple dramatique des dommages potentiels qu’elles peuvent causer. « Nous sommes dans une situation où nous devons rendre très rapidement notre approvisionnement énergétique à l’épreuve des crises. Nous devons le faire en nous concentrant davantage sur les énergies renouvelables.

Le cabinet nucléaire parvient à un accord sur la sortie du nucléaire : les deux plus jeunes centrales nucléaires resteront ouvertes 10 ans de plus



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