L’alarme nucléaire pousse la demande d’iode. Pharmaciens : pas besoin de s’approvisionner


Alors que la tension internationale entre la Russie et l’Ukraine monte, l’inquiétude quant à une éventuelle attaque ou accident nucléaire grandit, mais pharmaciens et médecins s’accordent pour rassurer les Italiens sur la capacité du pays à fournir une iodoprophylaxie en cas de besoin : il n’y a pas de pénurie de médicaments à base d’iode, ce qui c’est pourquoi s’approvisionner est désormais inutile et les prendre sans ordonnance est nocif. Alors ne vous précipitez pas pour acheter et le faire vous-même.

Iodoprophylaxie utile uniquement en cas de risque réel

L’iodoprophylaxie est une intervention de protection de la glande thyroïde qui permet de minimiser les effets dans la population exposée à la libération de radio-isotopes de l’iode, mais elle ne doit être pratiquée qu’en cas de risque réel. “Les stocks de médicaments à base d’iode dans les pharmacies italiennes ne manquent pas – explique Marco Cossolo, président de Federfarma – mais se les procurer maintenant ne sert à rien et prendre de tels médicaments sans réel besoin est non seulement inapproprié, mais aussi nocif. C’est l’indication que nous, pharmaciens, donnons aux citoyens lorsqu’ils nous demandent conseil sur le sujet ».

Plan extraordinaire en cas d’alarme radiologique réelle

En Italie, précise-t-il, “en cas d’alerte radiologique réelle, il existe un plan extraordinaire de distribution de comprimés d’iode qui implique également les pharmacies, comme c’est le cas dans les pays où il y a des usines actives”.

Attention à la prise injustifiée de médicaments

Le non à la course à l’achat vient aussi des endocrinologues. « L’iodoprophylaxie protège la thyroïde en inhibant ou en réduisant l’absorption d’iode radioactif. En fait, l’iode – explique Annamaria Colao, présidente de la Société italienne d’endocrinologie (Sie) – est un micronutriment essentiel pour l’organisme et s’absorbe en consommant des aliments qui en sont riches. La thyroïde est capable de le concentrer, de l’utiliser en cas de besoin, mais la thyroïde est l’un des principaux organes cibles des dommages causés par les radiations.

Lors d’accidents nucléaires, l’iode-131 et le césium-137 sont rejetés dans l’atmosphère et emportés par les vents, comme on l’a vu avec les accidents de Tchernobyl et de Fukushima ». Dans ces cas, on adopte donc une prophylaxie à base d’iodure de potassium qui sature la thyroïde en iode et empêche l’entrée du radioactif. «Cela – poursuit-il – n’est nécessaire que dans les heures qui suivent l’accident car au bout de quelques jours la radioactivité diminue. Mais attention car la prise injustifiée de médicaments peut entraîner des altérations même graves de la fonction thyroïdienne ».



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