« L’AIVD peut faire trop à elle seule », déclare un ancien superviseur


La Chambre des représentants souhaite des éclaircissements sur une action de sabotage en Iran. L’AIVD aurait été impliqué dans l’infiltration d’une usine nucléaire à l’insu du gouvernement, selon des informations. de Volkskrant. L’ingénieur néerlandais Erik van Sabben, recruté par les services de renseignement de l’AIVD, aurait joué un rôle de premier plan dans le sabotage du programme d’armement nucléaire iranien en 2007 en introduisant clandestinement un virus dans un complexe nucléaire iranien.

L’ancien superviseur des services secrets Bert Hubert estime que cette affaire révèle une faille dans le système des services de renseignement. «À l’heure actuelle, l’AIVD est autorisée à mener des actions de grande envergure sans que personne à La Haye n’en soit informé. Et cela ne devrait pas être possible.

Ce qui s’est passé?

« Nous ne savons pas exactement. Ou bien l’AIVD a simplement orienté les Américains vers un agent néerlandais. Un tel agent n’est pas un salarié exclusif de l’AIVD, il peut travailler pour plusieurs intervenants. Dans ce cas, l’AIVD lui-même n’y est pour rien. Soit l’AIVD elle-même a sollicité l’agent pour cette opération. Alors, selon ses règles, l’AIVD n’est pas tenue d’en informer le ministre.»

Pourquoi pas?

« En principe, l’AIVD n’est là que pour collecter des renseignements. La loi sur les services de renseignement ne contient qu’un seul article qui donne aux services la possibilité de faire quelque chose eux-mêmes. Selon l’article 73, le service lui-même peut prendre des « mesures » pour promouvoir les intérêts néerlandais. Sur cette base, le service pourrait mener des opérations similaires à celles en Iran. Mais ce qui est étrange, c’est que l’AIVD n’exige pas l’autorisation du ministre pour les actions fondées sur cet article. Le chef du département de l’AIVD peut donner son autorisation, voire laisser le soin aux chefs d’unité.

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Même l’AIVD n’en savait rien ?

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«Lorsque cet article a été inclus pour la première fois dans la loi d’alors en 2001, il y a eu un débat sur la question de savoir s’il fallait ou non y imposer des restrictions. Cela n’a pas été fait délibérément parce que l’AIVD voulait avoir la liberté d’enfreindre la loi. La Chambre a alors dit : d’accord, aucune restriction ne sera imposée, sauf que l’AIVD ne peut tuer personne avec cet article en main. Après cela, l’article a été submergé et personne n’en a plus jamais parlé.

Pourquoi le ministre devrait-il décider de ce genre d’opérations?

« Pour qu’un agent de l’AIVD aux idées étranges ne puisse pas vaquer seul à ses occupations. Si une telle personne sabote des choses dans un autre pays, cela peut avoir des conséquences majeures. Peut-être que cela entraînera un conflit entre les Pays-Bas et ce pays. C’est pourquoi une évaluation politique doit toujours être faite au préalable.»

Que sait-on des raisons pour lesquelles l’AIVD utilise cet article de loi ?

« Officiellement, nous n’en savons rien. Mais lors d’une discussion informelle, l’AIVD a indiqué il y a quelque temps qu’elle utiliserait cet article pour neutraliser les serveurs des pirates. Il est compréhensible qu’ils le fassent, mais il faudrait que ce soit le ministre qui en décide. Et ce n’est pas nécessaire maintenant. Cela conduit à une situation contradictoire : il existe de nombreuses garanties pour les opérations de piratage, mais pas pour les actions de sabotage. Si le service pirate un serveur juste pour observer ce qui se passe, il doit d’abord passer par le ministre et le comité d’examen. Mais si vous souhaitez détruire ce même serveur, vous n’avez pas besoin d’autorisation. C’est une situation très étrange.






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