L’actrice, muse de grands réalisateurs comme Federico Fellini (né "La vie douce" Et "Huit et demi") et Claude Lelouch, est décédé ce matin à son domicile parisien à l’âge de 92 ans. Lorsqu’on lui a demandé si elle se serait attendue à l’immense succès de "Un homme et une femme", parmi les plus beaux films d’amour de tous les temps, a répondu avec une franchise adolescente : « On ne sait jamais ces choses-là, mais nous sommes heureux. Et c’est ce qui compte, je pense. »


CL’inema française en deuil, et plus encore : L’icône de la Nouvelle Vague est décédée à l’âge de 92 ans, Anouk Aiméel’actrice française devenue star dans les années soixante et soixante-dix avec le rôle d’Anne Gauthier dans la trilogie Un homme et une femme de Claude Lelouch. Film avec lequel il a remporté un Golden Globea reçu une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice principale et a remporté la Palme d’Or en 1966.

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Anouk Aimée, adieu à l’actrice française bien-aimée

Né le 27 avril 1932 à Paris, Françoise Dreyfus, de son vrai nom, était fille d’acteurs, mais elle disait toujours qu’elle n’avait rien de la « fille de l’art ». Elle a grandi loin des projecteurs et de ses parents, élevée par un parrain et une marraine dans une ferme. Son intérêt pour le cinéma était quasiment inexistant, mais qu’il en soit ainsi le destin l’a suffisamment voulue dans ce monde pour la mettre sur le chemin du réalisateur Henri Calef. C’est lui qui lui a demandé si elle aimerait travailler sur grand écran. Et elle, dit-elle, n’avait jamais vraiment su d’où venait le oui qui sortait de ses lèvres.

Le premier film par hasard à 13 ans

C’est ainsi qu’en 1946, à seulement 13 ans, elle fut choisie pour le film La Maison sous la mer où il incarne un personnage appelé Anouk, nom qui est resté pour toujours. Jacques Prévert lui propose d’ajouter « Aimée, parce que tout le monde l’aimait«  et elle n’a pas refusé. Ce changement de nom est aussi devenu pour elle une manière de se réinventer, sans pour autant devenir autre chose.

Films italiens : inspiration de la Dolce Vita

Il faut arriver dans les années 60 pour la voir lancée dans l’empire du succès : ce qui arrive lorsqu’elle devient l’inoubliable protagoniste de La vie douce par Federico Fellini, aux côtés de Marcello Mastroianni, puis par 8 et 1/2. Mais c’est avec Lola par Jacques Demy en 1961 qu’Aimée devient une femme, un de ces personnages que le cinéma n’oubliera jamais.

C’était difficile pour elle de se débarrasser de Lolaet après Demy, Anouk Aimée semblait apporter avec elle un peu de cette femme dans tous ses autres rôles : une sorte d’état de grâce, qui lui permettait de tout faire et de tout interpréter, de rendre élégant celui qu’elle incarnait, sans jamais être touché. par la médiocrité.

Marcello Mastroianni avec Anouk Aimée dans « La Dolce Vita », 1960. (Photo par American International Pictures/Getty Images)

La blonde Bardot, la brune Aimée

Ensemble, la blonde Brigitte Bardot et la brune Aimée ils incarnent les deux visages de la beauté française à l’étrangerqu’on ne saurait imaginer plus différent : d’une part, le poupée en bikini, cheveux sauvages nourris par le soleil, courbes. De l’autre, le halo mystérieux des cheveux noirs, la peau d’albâtre, la ligne noire omniprésente de l’eye-liner. Mais par rapport à sa collègue, Anouk Aimée brille aussi davantage hors des frontières sur les écrans du monde entier, où elle retrouve quelques rôles importants.

Films à l’étranger

Les États-Unis la courtisaient également: là, en 1962, il joue pour Robert Aldrich et Sergio Leone dans Sodome et Gomorrhe la reine de Gomorrhe et un modèle en Le Rendez-vousde Sidney Lumet, en 1969. Et, encore, en parallèle de Brigitte Bardot, si cette dernière était déjà devenue « la femme » par excellence, Anouk Aimée n’a pas fait exception, devenant « une femme », celle de Claude Lelouch De Un homme et une femme à partir de 1966.

Anouk Aimée au Festival de Cannes en 2019. (Photo de Sébastien BERDA / AFP)

Héroïne de la plus belle histoire du monde

Anne Gauthier, le nom de la protagoniste de l’un des plus beaux films d’amour de tous les temps, gagne les cœurs et les récompenses : l’Oscar et le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère, le Golden Globe de la meilleure actrice héros et la Palme d’Or au Festival de Cannes.

Anouk Aimée aimait parler, mais méprisait les mots qui en révélaient trop. Elle n’était pas femme à donner des recettes. Lorsqu’on lui a demandé si elle se serait attendue à l’immense succès de Un homme et une femmerépond-il encore, à 80 ans, avec une candeur adolescente : «Nous ne savons jamais ces choses, mais nous sommes heureux. Et c’est ce qui compte, je pense». Fin du discours.

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