Tout le monde devrait pouvoir aller chez le dentiste, selon la Fondation d’Amsterdam pour les besoins spéciaux. C’est pourquoi ils organisent une campagne de dons pour les résidents vulnérables d’Amsterdam disposant d’un petit budget, qui autrement ne pourraient pas aller chez le dentiste. Le besoin semble grand : l’année dernière, des centaines d’habitants d’Amsterdam ont pu bénéficier de ce dispositif. Marion en fait partie. « C’était mieux pour moi d’avoir un dentier. C’était tout simplement beaucoup trop cher. »
Le Fonds pour les besoins spéciaux d’Amsterdam (FBNA) constitue le lien entre les prestataires de soins des résidents vulnérables d’Amsterdam et les organisations et entreprises qui peuvent y contribuer. Parfois il s’agit d’un don, d’autres fois il s’agit d’une aide concrète. Les prestataires de soins sont en contact direct avec le groupe vulnérable, c’est pourquoi ils sont les mieux à même de détecter les besoins au sein d’un ménage. Par exemple, les personnes qui en ont besoin peuvent se procurer une machine à laver ou de nouveaux meubles.
En 2022, la FBNA a lancé une campagne de dons pour les habitants d’Amsterdam qui ne sont pas allés chez le dentiste depuis des années. Grâce à cette action, la municipalité a donné à la fondation 400 000 €, grâce auxquels elle a pu aider de nombreux habitants d’Amsterdam d’un seul coup. Au cours des deux dernières années, la fondation a aidé quatre cents personnes à consulter le dentiste. Malheureusement, la cagnotte est désormais épuisée et la demande des prestataires de soins reste extrêmement élevée.
Marion Stroet (54 ans) fait partie des personnes aidées l’année dernière. Cette femme d’Amsterdam de Bijlmer avait besoin d’un nouveau dentier, mais elle vit de ses allocations car elle est incapable de travailler en raison de problèmes psychiatriques.
« Je ne suis jamais allé chez le dentiste à cause d’un traumatisme dans ma jeunesse. La seule fois où j’y suis allé, c’était pour une extraction dentaire. Mais comme je n’avais plus de molaires, il valait mieux pour moi avoir une prothèse dentaire. C’était tout simplement pour moi aussi J’ai à peine les moyens de faire mes courses », raconte Marion.
Elle a demandé à son établissement psychiatrique si elle pouvait avoir un dentier et a reçu l’aide de l’assistante sociale Nel. Elle l’a aidée avec la demande de don et lui a envoyé le devis pour les nouvelles dents. Au final, Marion a reçu 1 700 euros de la fondation.
Coûter
Le montant élevé de Marion n’est pas inhabituel. « Nous avons découvert que les habitants d’Amsterdam qui ont besoin de ces rendez-vous vont souvent chez le dentiste depuis longtemps, parfois jamais du tout », explique Marita Tolman, directrice de la FBNA. « C’est pourquoi leurs rendez-vous chez le dentiste ne se limitent pas à des contrôles réguliers, mais impliquent souvent des traitements très coûteux. »
Un don moyen par personne tourne facilement autour d’un millier d’euros. « Il faut souvent faire beaucoup de choses. Il manque des dents et des molaires aux gens. L’état des dents est souvent si mauvais qu’il devient même difficile d’y aller », explique Tolman.
Cadeau unique
La campagne porte sur un don ponctuel, mais la fondation envisage de structurer le plan dentaire en établissant des contacts durables avec les cabinets dentaires. Tolman souhaite demander aux cabinets dentaires s’ils souhaitent les soutenir en nature et ne pas facturer les soins.
De nombreuses personnes qui contactent FBNA sont déjà couvertes par l’assurance collective de la commune d’Amsterdam, avec une couverture allant jusqu’à 150 euros pour les inspections. « Mais une assurance plus chère est souvent inabordable pour eux. Même avec une couverture de 150 euros, le problème n’est pas résolu », explique Marita. La municipalité a déjà fourni une couverture plus élevée, mais cela ne semble être que la moitié de la solution pour Marita. « Nous devons également envisager une manière durable. »
Selon Marita, un grand nombre de personnes qui ont besoin d’aide n’ont pas grandi avec un contrôle dentaire deux fois par an. « C’était tout à fait normal chez moi, mais cela ne va pas de soi », dit-elle. « Le dentiste est gratuit pour les enfants jusqu’à dix-huit ans, mais même eux n’y vont pas toujours si leurs parents n’y vont pas non plus. » Tolman estime donc qu’il devrait être normalisé que tout le monde puisse aller chez le dentiste.
En tout cas, Marion est très heureuse du don qu’elle a reçu l’année dernière. « Je réfléchissais déjà à la façon dont je pourrais le payer avec mes prestations. Je voulais demander au dentiste si je pouvais le payer en plusieurs fois, mais quand j’ai entendu parler du don, j’ai été très heureux. »