L’acteur Damiaan De Schrijver à propos du prix Nobel Jon Fosse : « Son travail me touche au plus profond de mon âme »

Jon Fosse, nouveau lauréat du prix Nobel, compte parmi ses plus grands fans l’acteur de TG STAN, Damiaan De Schrijver. L’écrivain est apparu dans quatre adaptations des pièces de Fosses et a récemment rencontré l’auteur à Oslo. « Si je n’aime pas ça, je m’en vais », dit-il. Mais heureusement, il est resté sur place.

Ewoud Ceulemans

«J’ai fait une grande danse de joie», raconte Damiaan De Schrijver à l’instant où il a appris que l’auteur norvégien Jon Fosse avait remporté le prix Nobel de littérature. «J’ai crié et pleuré. Je l’ai vu venir depuis longtemps : cela devait arriver et cela arriverait.

Vous avez récemment vu sa performance Chaud joué à Oslo. Lui avez-vous également parlé à ce moment-là ?

« Je lui ai parlé il y a quelques semaines, oui. Et il n’aime pas vraiment assister à des représentations de ses propres œuvres, mais il était là une demi-heure avant le début. Je lui parlais du prix Nobel, mais il m’a dit : « Tais-toi, sinon je ne l’aurai jamais ». (des rires) Mais écoutez, il est désormais le seul lauréat du prix Nobel à qui j’ai jamais parlé.

Chaud n’est pas la première performance de Jon Fosse que vous jouez.

« Nous avons joué Chaud dans le cadre du Festival Fosse, festival biennal autour de son œuvre, avec performances et débats. Nous y étions aussi il y a deux ans Harrow y trouve / Je suis le vent. Avec STAN j’ai Dormir bébé dormir joué, et avec Maatschappij Discordia Rambuku, trouve Harrow là-bas / Je suis le vent et Chaud.«  »

Comment avez-vous connu son travail ?

« Cela fait longtemps que je n’ai pas rejoint Discordia Quelqu’un d’autre arrive vu, et cela m’a excité. J’ai donc commencé à lire toutes ses pièces. Et j’en ai été très ému je suis le vent. Il y parle d’une manière si tendre de quelqu’un qui veut se suicider… Cela m’a fait monter les larmes aux yeux.»

« C’est un grand poète, un grand magicien. Avec très peu de mots, il peut faire fleurir de très grands mondes. Et c’est un maître du silence. De lui, j’ai appris l’importance des silences bien placés. Ses paroles semblent très simples à première vue, mais c’est précisément pour cela qu’elles sont très profondes et très mystérieuses. On sent le silence des fjords dans son œuvre, on sent l’air glacial. Mais il écrit avec une puissance universelle. Son travail me touche au plus profond de mon âme.

Comment est-il en tant que personne ?

« Très modeste. Je l’ai rencontré pour la première fois il y a deux ans. Et parce que vous avez déjà lu tous ses morceaux, vous avez le sentiment d’avance de le connaître. Mais je ne savais pas vraiment quoi lui demander. Il garde aussi cela mystérieux lui-même, il aime laisser les énigmes subsister. Et voilà qu’il dit avant le début de la représentation : « Je vais m’asseoir au fond de la salle. Et si je n’aime pas ça, je m’en vais. Heureusement, il est resté sur place. Parce que si votre auteur préféré ne l’aime pas, tout ira bien. »

Chaud (TG STAN/Maatschappij Discordia) partira en tournée en mars et avril.



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