L’achat d’iRobot par Amazon pourrait restreindre la concurrence, prévient le régulateur européen


Débloquez gratuitement Editor’s Digest

Le projet d’acquisition d’iRobot par Amazon pour 1,45 milliard de dollars a suscité une objection formelle de la part du régulateur antitrust de l’UE, qui a déclaré que l’accord pourrait permettre au géant de la technologie d’utiliser sa position dominante pour punir les rivaux du fabricant de Roomba.

L’UE, qui a mené une enquête approfondie sur l’acquisition annoncée l’année dernière, a déclaré lundi dans une communication des objections que l’accord proposé « pourrait restreindre la concurrence sur le marché des robots aspirateurs ».

Cette étape procédurale ne constitue pas un veto total sur l’accord, et Amazon peut s’engager auprès du régulateur pour répondre à ses préoccupations. L’UE a jusqu’au 14 février pour parvenir à une décision finale.

Amazon a déclaré qu’il « continuerait à travailler tout au long du processus avec la Commission européenne et [we are] concentré sur la réponse à ses questions et à toute préoccupation identifiée ».

iRobot « fait face à une concurrence intense de la part d’autres fournisseurs d’aspirateurs », et Amazon pourrait lui fournir « les ressources nécessaires pour accélérer l’innovation », a ajouté l’entreprise.

Les actions d’iRobot ont chuté de près de 20 pour cent suite à la nouvelle.

Faisant part de ses préoccupations, l’UE a déclaré qu’Amazon serait en mesure de réduire la visibilité des robots aspirateurs concurrents sur son marché en ligne – où de nombreux consommateurs en France, en Allemagne, en Espagne et en Italie sont susceptibles d’aller les acheter – de plusieurs manières : comme réduire leur importance dans les résultats de recherche et leur refuser l’accès aux étiquettes de produits importantes.

La Commission fédérale du commerce des États-Unis a également enquêté sur l’accord iRobot, mais ne l’a pas encore formellement contesté. Il a refusé de commenter lundi.

Amazon – qui opère dans un large éventail de secteurs allant du commerce électronique au cloud computing, en passant par le streaming vidéo et l’épicerie – attire depuis un certain temps l’attention des régulateurs de la concurrence aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l’UE.

La FTC a intenté une vaste action en justice antitrust contre l’entreprise en septembre, alléguant qu’elle utilisait son pouvoir de monopole pour nuire aux consommateurs, aux concurrents et aux vendeurs.

Parallèlement, en décembre de l’année dernière, Amazon a conclu un accord avec le régulateur antitrust de l’UE dans lequel il s’engageait à ne pas utiliser les données des vendeurs sur sa place de marché pour éclairer les décisions relatives à sa propre branche de vente au détail.

Amazon s’engage à traiter de la même manière tous les vendeurs de sa place de marché lors de la sélection des produits pour sa « Buy Box », qui améliore le profil de vendeurs spécifiques en haut d’une page produit. Il s’est également engagé à fixer des conditions non discriminatoires pour l’accès à son label Prime.



ttn-fr-56