Débloquez gratuitement Editor’s Digest
Roula Khalaf, rédactrice en chef du FT, sélectionne ses histoires préférées dans cette newsletter hebdomadaire.
Les remèdes miracles sont rares. Le mieux que l’on puisse espérer est un soulagement partiel. Il en va de même pour la division Santé grand public de Sanofi. La vente par le groupe pharmaceutique français d’une participation majoritaire de 50 pour cent dans son unité Opella à Clayton Dubilier & Rice laisse tous les participants confrontés à certains maux à résoudre.
Pour Sanofi, l’enjeu n’est pas stratégique. En effet, il est judicieux de séparer la santé des consommateurs – pensez au paracétamol, aux laxatifs et autres médicaments en vente libre – de ses principales activités biopharmaceutiques. Les deux ont des profils de R&D différents, des canaux de distribution différents et nécessitent des compétences de gestion différentes. Il s’agit d’une voie éprouvée pour les sociétés pharmaceutiques, avec GSK et Pfizer ayant créé Haleon et Johnson et Johnson ayant renoncé à Kenvue ces dernières années.
Le problème de Sanofi est que, malgré un processus concurrentiel, il ne semble pas avoir obtenu un prix exceptionnel. Pour 16 milliards d’euros, le groupe pharmaceutique français vend le contrôle d’Opella pour 14 fois l’ebitda attendu cette année. Haleon se négocie sur le marché avec une prime d’environ 10 pour cent. Une partie de la réduction est due à la taille plus petite d’Opella et à ses marges plus minces. Mais le prix de vente de Sanofi reflète aussi le manque actuel d’acheteurs stratégiques. Haleon, par exemple, continue de rembourser sa dette. Reckitt, qui possède également une activité de santé grand public, est aux prises avec des problèmes juridiques liés à son unité de nutrition infantile.
La consolidation du secteur est une issue probable – mais pas maintenant. Cela explique en partie pourquoi Sanofi tenait à conserver une participation minoritaire importante. Cela pourrait également expliquer dans une certaine mesure pourquoi CD&R a été prêt à jouer le jeu dans ce qui était devenu une transaction politiquement difficile.
Le géant du capital-investissement n’a pas seulement accru son influence sur cette activité, certes stable. Il a également accepté un accord dans lequel le gouvernement français obtient une participation de 2 pour cent et un siège au conseil d’administration, ainsi qu’un certain nombre d’engagements sur l’emploi et l’investissement en France.
Pourtant, ses chiffres pourraient encore s’accumuler. En effet, en supposant qu’elle puisse augmenter son chiffre d’affaires dans la fourchette inférieure à un chiffre, augmenter ses marges jusqu’à atteindre les 25 pour cent que Haleon devrait réaliser cette année et sortir au multiple de marché actuel d’Haleon, elle pourrait plus que doubler son capital en cinq ans. .
Il existe une autre raison pour laquelle cette transaction ne constitue qu’un remède partiel. Sanofi se retrouvera avec une société biopharmaceutique purement active qui n’a pas encore convaincu les investisseurs de ses perspectives à long terme. Il est bon marché par rapport à ses pairs, se négociant à un peu plus de 10 fois l’Ebitda prévu pour cette année sur une base autonome, contre AstraZeneca à plus de 15 fois. Il aura du mal à réévaluer sa cote sans des gains importants en R&D.