L’ABVV dénonce "très sérieux" Attaques contre le droit de grève : « Faites des lois pour préserver ce système »

Lors de son discours du 1er mai, le président du syndicat socialiste ABVV s’en est pris au tribunal. « Cela brise les postes de grève avec des demandes unilatérales. Les droits des employeurs semblent donc supérieurs aux droits sociaux. Faites des lois pour préserver le droit de grève », déclare Thierry Bodson. Il faisait référence à la situation du groupe de supermarchés Delhaize. Selon lui, le distributeur contourne « délibérément » la loi Renault, qui fixe la procédure à suivre en cas de licenciement collectif, avec la privatisation de tous ses magasins en propre.

Selon Bodson, les grévistes sont assimilés à des militants. « Sans résistance, cela ne s’arrêtera jamais », a-t-il déclaré. C’est pourquoi l’ABVV, avec les syndicats chrétiens et libéraux ACV et ACLVB, organise une manifestation générale dans trois semaines. « La manifestation du 22 mai à Bruxelles vise à dénoncer le dumping social chez Delhaize, mais aussi à rappeler que nous vivons dans un pays où la liberté syndicale est gravement menacée.

« Le MR est l’ennemi de la classe moyenne »

Le président de l’ABVV a parlé d’attaques croissantes contre le droit de grève et a qualifié la situation de « très grave ». « Il n’y a pas de partis progressistes sans syndicats forts et il n’y a pas de syndicats forts sans liberté de grève », a déclaré Bodson. Il s’est adressé aux dirigeants PS Pierre-Yves Dermagne (ministre fédéral du Travail) et à la présidente de la Chambre des représentants Eliane Tillieux. « Il faut légiférer pour défendre le droit de grève, même si c’est difficile à un an des élections. »

Bodson a également critiqué les libéraux francophones. « Le but du MR est d’étouffer les syndicats et les caisses d’assurance maladie. Le parti est l’ennemi de la classe moyenne, tue les chômeurs et représente un grand danger pour la démocratie.

« Finançons l’État »

Le dirigeant syndical socialiste a également appelé à une réforme de la loi sur les normes salariales de 1996. Celle-ci fixe la marge maximale à partir de laquelle les coûts salariaux en Belgique peuvent augmenter afin de rester compétitifs avec nos pays voisins. « Je vous le dis (aux socialistes) en toute amitié : vous ne pouvez plus accepter d’entrer dans un gouvernement qui refuse de revoir cette loi très hypocrite. »

Enfin, Bodson a suggéré que l’ABVV devrait être « plus offensif et radical ». « Nous devons faire des revendications claires et gagner la bataille des salaires, des avantages – les deux ne s’opposent pas – et de la fiscalité. Pas de services publics solides sans fiscalité. (…) Alors finançons l’Etat.



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