Chaque année, les États fédéraux de notre pays reçoivent une somme d’argent du gouvernement fédéral avec laquelle ils peuvent financer leurs propres pouvoirs. Pensez simplement à l’organisation de l’éducation ou au paiement de l’argent des enfants. Le calcul de ces transferts est réglementé par la loi spéciale de finances, un enchevêtrement complexe de dotations et de mécanismes de compensation.
Le Conseil économique et social de Flandre (SERV), un organe consultatif du gouvernement flamand et du Parlement flamand, examine l’évolution des transferts dans une nouvelle étude. Après tout, les États fédéraux recevront progressivement moins d’argent du pot fédéral dans les années à venir. Cette étude montre à nouveau le sort du sud de la Belgique dans les années à venir.
La Flandre – la Région flamande et la Communauté flamande ensemble – devra se contenter de 250 millions de moins par an d’ici 2039. La référence pour les chiffres est la valeur de 1 euro en 2021, pour filtrer les effets de l’inflation. En d’autres termes : si cette chute devait se produire immédiatement, la Flandre doit mener sa politique avec 250 millions de revenus en moins.
La Wallonie – la Région wallonne et la Communauté française – sera beaucoup plus durement touchée. Cela doit se faire d’ici 2039 avec 1,74 milliard d’euros de moins par an. L’horizon 2039 n’a pas été choisi au hasard. La SERV a enquêté sur les évolutions au cours de cette législature et des trois législatures suivantes dans les Länder. La Wallonie dispose donc de trois mandats supplémentaires pour faire face à ce manque à gagner considérable.
Cela promet d’être une tâche immense. La Wallonie est déjà en très mauvais état – la Communauté française est pratiquement en faillite. Belfius, la principale banque de la région, a si peu confiance dans l’avenir financier de la Wallonie qu’elle a réduit de moitié ses lignes de crédit l’an dernier. À long terme, la situation est insoutenable.
L’étude montre également comment la Flandre et la Wallonie menacent de s’éloigner davantage financièrement dans les années à venir. Le revenu total via la loi spéciale de financement était comparable en 2021 : 5 045 euros par habitant en Flandre, 5 033 pour la Wallonie. D’ici 2039, cependant, la Flandre recevra 234 euros de plus par personne que la Wallonie.
Bruxelles est également confrontée à d’énormes défis, selon l’étude de la SERV. En termes relatifs, la baisse des revenus est encore plus importante qu’en Wallonie. Et le budget bruxellois est aussi une source d’inquiétude depuis des années.
Les chercheurs soulignent également que la Flandre ne peut se reposer sur ses lauriers. La baisse des revenus “ne doit pas être sous-estimée en termes de défi politique”, semble-t-il. Une partie de la raison pour laquelle la Flandre chute moins durement que les autres États fédéraux est qu’elle recevra beaucoup plus d’argent pour les soins aux personnes âgées – en raison de la croissance plus rapide du nombre de personnes de plus de 80 ans. Mais ce vieillissement entraîne aussi des coûts pour le gouvernement.
La SERV a déjà discuté de l’étude avec le gouvernement flamand. Le ministre flamand des Finances Matthias Diependaele (N-VA) constate surtout que la Belgique francophone n’a pas pris les mesures nécessaires pour devenir financièrement autonome. « La Wallonie et Bruxelles se sont déjà donné une autre chance et plus de 10 ans, mais elles ont une fois de plus raté l’occasion. Une autre décennie s’est écoulée sans progrès, les Flamands ne peuvent plus se le permettre. Mener une politique budgétaire comme à Bruxelles ou en Wallonie a toujours un prix, tôt ou tard.