Par Bettina Goemener
Apparemment, elle ne sait pas comment devenir une star mondiale, dit-elle avec coquetterie.
Mais bien sûr Anne-Sophie Mutter (59 ans) est sans aucun doute l’une des meilleures violonistes de notre époque. Le 18 octobre, maman, qui vit à Munich, se produira dans un quatuor à cordes avec des boursiers actuels et anciens de sa fondation à la Philharmonie. BZ lui a parlé.
BZ : Mme Mutter, les femmes dans votre secteur d’activité subissent-elles plus de pression que les hommes et devraient-elles toujours bien paraître ?
Mère: Ils demandent à la mauvaise personne, j’ai presque 60 ans. Quand j’ai commencé, il n’y avait aucune considération, on peut encore me voir sur des couvertures avec Karajan dans un pull ample que j’ai tricoté moi-même, et quand j’avais 20 ans, j’ai allé chez le coiffeur pour la première fois. Je m’en foutais de tout ça. Il faudrait demander à un patron du disque pour ça. Le public ne peut pas être dupe, j’espère que seuls ceux qui convaincront sur scène résisteront. Et plus qu’un éclair dans la casserole.
Qu’aimez-vous dans le fait de jouer du violon ?
A cinq ans je suis tombée amoureuse du son du violon, à cinq ans et demi j’ai eu mes premiers cours de violon et à six ans j’ai eu mon premier concours, que j’ai gagné. Je suis toujours fasciné par les possibilités tonales de cette boîte magique. Et le grand potentiel que la musique a pour changer la société, enrichir l’humanité et la connecter beaucoup plus étroitement.
Comment devient-on une star mondiale, que conseillez-vous ?
(rires) : Je n’en ai aucune idée !
Avec quels chefs d’orchestre ne joueriez-vous pas ?
Je suis plus orienté vers le fait de jouer avec des femmes chefs d’orchestre également. Peut-être que le dernier bastion tombera lorsque le New York Philharmonic annoncera son nouveau patron. Je ne crois pas qu’il faille pourvoir des postes en fonction du sexe, de l’âge ou de l’origine. Il y a aussi une bonne génération de jeunes chefs d’orchestre en ce moment, dont Lahav Shani d’Israël. C’est un développement merveilleux qui ne se produit que tous les 30 ou 40 ans.
Envisagez-vous une autre carrière de chef d’orchestre?
Je ne partage pas l’avis de Yehudi Menuhin selon lequel un bon musicien peut aussi être un bon chef d’orchestre. La direction d’orchestre n’est pas un travail à temps partiel. J’aimerais diriger car le répertoire symphonique, concertant et lyrique est incroyablement riche. Cependant, il y a beaucoup d’inconnu dans la musique de chambre avec ses quatuors avec lesquels je me contente de passer mes dernières années.
Vous êtes président de l’Aide allemande contre le cancer depuis 2021. Est-ce aussi lié à votre mari décédé d’un cancer en 1995 ?
Non seulement cela, après tout, 500 000 personnes ont un cancer chaque année. Ce que j’admire chez Cancer Aid, c’est qu’il agit comme les trois mousquetaires – un pour tous. Je travaille actuellement sur un projet visant à améliorer la communication avec les patients. Tout le monde a fait l’expérience que les diagnostics se font comme des phrases. Au lieu d’attraper le patient et de trouver un partenaire chez le médecin.
Ils sont très engagés socialement et prennent position sur les événements politiques. comment venir
Chez moi il y avait toujours un disque avec Yehudi Menuhin, c’est grâce à lui que j’ai voulu apprendre le violon. C’était un enregistrement avec Wilhelm Furtwangler. Ma mère m’a dit que Menuhin était le premier violoniste juif à venir en Allemagne en 1947. Même en tant que jeune, j’en reconnaissais l’importance. Puis j’ai rencontré le violoncelliste Rostropowitsch, qui a hébergé le critique du système Soljenitsyne et a accepté d’être lui-même expatrié d’Union soviétique.
Cela vous a-t-il impressionné ?
Lui et Menuhin m’ont montré qu’un musicien n’est pas seulement un voyageur du monde à la recherche de compétences, mais devrait être une personne qui ne détourne pas les yeux, mais qui est socialement et, si nécessaire, politiquement engagée.
18.10., 20h, à partir de 40 euros, ☎ 826 47 27, billets et infos