La violence au Niger fait déjà 28 morts, le statut présidentiel vacille


Au moins 28 civils ont été tués dans des violences dans plusieurs villages du sud-ouest du Niger cette semaine. La situation reste instable et le nombre de victimes pourrait augmenter. Cette escalade de la violence vient s’ajouter aux troubles politiques dans le pays. Le président du Conseil européen, Charles Michel, met en garde contre de « graves conséquences » si l’état du président Mohamed Bazoum se détériore. Il est emprisonné depuis qu’il a été renversé par un coup d’État militaire.

Massacre dans les villages frontaliers

Les décès sont survenus dans des villages à la frontière avec le Mali. « Pour le moment, nous avons compté 28 morts, mais ce chiffre pourrait changer », a déclaré un haut responsable de la région de Tillaberi, où les violences ont eu lieu. Des corps ont également été retrouvés dans le fleuve Niger.

Les autorités militaires qui ont déposé le président n’ont pas pu confirmer les actes de violence. Mais selon une source sécuritaire, « une centaine de civils » auraient été tués dans la zone, qui est régulièrement le théâtre d’attaques meurtrières de jihadistes, notamment du groupe terroriste Etat islamique au Grand Sahara (ISGS).

Cause des violences

Une personne de Tillabéri attribue les violences à un « cycle de représailles entre les éleveurs et la population sédentaire », les deux communautés de la zone. « Il y a eu une attaque contre les bergers, où de jeunes bergers armés se sont vengés des sédentaires et cela s’est répété dans d’autres villages. » Sous la présidence de Bazoum, les autorités nigériennes ont régulièrement fait campagne pour sensibiliser les villages aux groupes djihadistes qui tentent de fomenter des conflits communautaires.

Préoccupation internationale

Lors d’une rencontre avec le président nigérian Bola Tinubu, le président du Conseil Michel a averti que toute nouvelle détérioration de l’état du président Bazoum aurait de graves conséquences. « Le président Bazoum, élu démocratiquement, reste le chef d’État légitime du Niger. Les conditions de son incarcération s’aggravent. Toute nouvelle détérioration de son état de santé aura des conséquences graves », a déclaré la porte-parole de Michel.

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Président du Niger, Mohamed Bazoum à la session de l’ONU à New York, septembre 2022. ©REUTERS

Depuis le coup d’État militaire, l’Union européenne a cessé son soutien financier au pays du Sahel. Il en va de même pour les programmes de coopération dans le domaine de la sécurité. Berlin a appelé à des sanctions contre les putschistes. Michel a déclaré que l’UE ne reconnaîtrait pas les autorités issues du coup d’État.



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