La semaine Paris Haute Couture Printemps Été 2023 commence, littéralement, en une forêt Noire. Le lieu littéraire prend forme sur le podium du premier défilé du calendrier, Schiaparelli Haute Coutureinspiré parL’enfer de Dante. Le récit derrière les vêtements de Daniel Roseberrymis en scène par trois Foires exception: Naomi Campbell (52), Irina Cheikh (37) et Shalom Harlow (49).
En plus de deux autres bêtes du premier (rang), Claire Ferragni (35) et Kylie Jenner (25).
L’inspiration, l’Enfer de Dante
Tout le monde connaît, au moins de réputation, l’œuvre du poète du XIVe siècle Dante Alighieri: les trois livres pour 14 233 versets du Comédie divine. Le premier, leL’enfer, est celui choisi par le styliste, qui entre dans un territoire inexploré : un nouveau Dante, il s’immerge dans une forêt tantôt effrayante, tantôt nouvelle. Et en plus de rappeler le sens de l’organisation de Dante tout au long du spectacle – trois regards pour chacun des neuf cercles de l’enfer – met également en scène certains de ses habitants imaginaires. Là Louveles Lion et le longereprésentant l’avarice, la fierté et la luxure, sont respectivement incarnés par Naomi Campbell, Irina Shayk et Shalom Harlow.
Les looks des trois Foires avec de fausses têtes d’animaux
Tous les mannequins de plus de 35 ans, dont l’âge est bien adapté à la célèbre incipit « au milieu du voyage de notre vie ». Foires divines dont les looks défilent sur les podiums Schiaparelli La Haute Couture grâce à certains têtes d’animaux: fausses créations empaillage, construit entièrement à la main avec de la mousse, de la résine et d’autres matériaux artificiels, pour imiter les trois félins. Pour Naomi-lupa, une manteau de fourrure noir avec tête d’épaule 3D aux yeux de feu; pour Irina-lion, un robe longue en velours avec crinière; pour Shalom-lonza, un gaine à imprimé animal avec les mâchoires d’un rare léopard des neiges grandes ouvertes.
D’un côté la théâtralité de la création de Dante, de l’autre la métaphore de la crise, de l’inexploré, du doute ; au centre, le sens de la créativité pour Elsa Schiaparelliartiste de l’artifice, qui avec sa mode brouille les frontières entre réel et irréel.
Le message de la Maison (et de Chiara Ferragni)
Le message de la Maison, qui a toujours été considérée comme la quintessence du surréalisme, est clair – du moins pour les initiés : rien n’est comme il semble. Tant la fondatrice que Roseberry, directrice artistique depuis 2019, ont toujours réservé la surprise, insufflant une sorte d’émerveillement aux collections.
Mais le public se demande si ces têtes d’animaux étaient réelles – y compris celle arborée dans le parterre par les sauvages Kylie Jenner, qui portait la même robe qu’Irina Shayk, déclenchant une polémique sociale. « La tête de lion, c’est des faux mecs », précise-t-il Claire Ferragnien mini robe et bas à pois, à ses followers qui lui demandent des explications sur le selfie avec la « lionne » du clan Kardashian.
Mais cela ne suffit pas à les apaiser : pour certains utilisateurs d’Instagram, c’est un hymne à la chasse aux foires rares et en voie de disparition.
La polémique – résolue ?
D’autre part, Dante lui-même dans son chef-d’œuvre enseigne à quel point notre propre vie peut nous tromper. Aucun animal n’a été blessé pour créer les robes 3d – il s’agit essentiellement de peluches inoffensives, bien que précieux grâce au travail manuel méticuleux. L’univers faunique alors c’est toujours au centre de l’imaginaire de la maison de couture, explorées sous différents aspects : il suffit de ne regarder que les autres looks du défilé Haute Couture Printemps-Été 2023, comme la colonne peinte à la main qui s’habille d’un pigment qui change de couleur selon la perspective, pour imiter les ailes d’un papillon ; mais aussi aux créations précédentes, comme le défilé Haute Couture Automne Hiver 2022/2023, imprégné de faux oiseaux.
Un charme fabuleux qui ouvre le débat sur un terrain très glissant : Est-il possible de faire passer un message univoque à travers les vêtements volontairement spectaculaires d’un défilé de mode ? Une seule chose est certaine : souvent, par effet waouh, l’imaginaire prend le pas sur la réalité. Et pour l’arrêter, même les preuves ne le peuvent pas. Ni Chiara Ferragni…
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