La synagogue des jeunes squattée de Groningue revient à la case départ : la municipalité en est à nouveau propriétaire mais est en difficulté avec son plan de logement. Alors qu’en est-il d’un poste public ?

Le plan était conçu : l’ancienne synagogue des jeunes de Groningen devait être reconstruite en trois maisons et une maison d’hôtes. Après une vente ratée, une campagne de squattage et un quartier insoumis, la municipalité est désemparée.

Et tant que la municipalité ne le sait plus, les squatters y sont entre de bonnes mains. Ils ont emménagé cet automne dans le bâtiment de la Folkingestraat et espèrent sincèrement que la municipalité prendra le temps de l’aménager.

“Le livre est à nouveau ouvert”, répond la porte-parole municipale Manon Hoiting à une question sur l’avenir de la synagogue des jeunes. « La construction de logements est encore possible, mais elle pourrait aussi devenir une fonction sociale ou commerciale. Nous étudierons d’abord les possibilités. Compte tenu de toute l’agitation qui règne, il est bon de repartir d’une feuille blanche. »

Vendu sous conditions

Une fonction sociale, c’est ce que préconisait le directeur de Plateforme Gras, Peter Michiel Schaap, lorsqu’il était déçu d’entendre parler des projets municipaux de maisons à cet endroit (tout le pouvoir aux investisseurs). Le plan de la municipalité était précisément conforme aux conclusions de la manifestation Vivre au coeur de la ville en 2017.

Avant que le bâtiment ne soit confié à l’agent immobilier, la municipalité a confié à l’architecte groningen Gert-Jan Henckel une mission de conception de ce lieu. Ces dernières années, cet espace servait principalement de lieu de répétition. Il a conçu trois maisons et une maison d’hôtes. Dans son plan, la façade a été conservée. Il y aurait également un espace mémoriel, au regard de l’histoire juive, notamment celle de la Seconde Guerre mondiale.

La municipalité a vendu la synagogue des jeunes en principe et dans ces conditions strictes de planification pour 300 000 € à Beauvast, la société de Wijnand van Smeden. Celui-ci se spécialise, entre autres, dans l’approche et la revitalisation de lieux historiques. C’est en soi une bonne affaire dans un tel emplacement en centre-ville, mais cela tient également aux exigences qui y sont associées. Cependant, Van Smeden a eu des idées qui dépassaient les conditions de la municipalité et le contrat d’achat provisoire a finalement fini dans la déchiqueteuse.

Les riverains sur la même longueur d’onde que les squatters

Des squatteurs s’étaient déjà installés dans le bâtiment auparavant. Le juge les a autorisés à y rester après que Van Smeden ait demandé leur départ en référé. Le juge a statué qu’il n’était pas clair où la synagogue des jeunes serait placée. Ce n’est que lorsque tout sera prêt pour une rénovation que le droit de vivre des squatteurs devra céder la place à un tel projet de rénovation.

Maintenant que les squatteurs étaient autorisés à rester sur place et que lui et la municipalité étaient éloignés les uns des autres, la rupture du contrat d’achat aurait dû coûter moins d’efforts à Van Smeden. Il préfère mener une bataille qu’il peut gagner. Les squatteurs ont déclaré dans et autour du procès qu’ils souhaitaient préserver la fonction publique et celle du patrimoine culturel et historique.

Ils auront peut-être bientôt raison sur ce point également. L’idée est soutenue par les riverains, qui ont également menacé de poursuites judiciaires en octobre pour conserver cette fonction. Ils veulent un statut monumental pour la synagogue des jeunes. Lorsque les choses ont ensuite atteint leur paroxysme, ils ont pu annuler leur marche jusqu’à la place Bernouilli.

Il y avait plus d’intérêt avec différents plans

Car apparemment, la municipalité a décidé de ne plus remettre la synagogue des jeunes en vente et de l’accrocher ensuite, comme au début de l’année dernière, avec le dessin de Gert-Jan Henckel. L’architecte lui-même s’adresse à la mairie pour commentaires.

D’autres acheteurs potentiels se sont présentés à l’agence immobilière NextFund de la Parklaan au printemps 2023, mais apparemment, ils avaient tous des idées qui s’écartaient des conditions communales et donc aussi des dessins de Van Henckel. Il y avait peu de chances de trouver un acheteur qui y verrait de la valeur. Dans le cas contraire, la municipalité aurait remis le bâtiment dans la vitrine de l’agent immobilier.

Du coup, un plan (trop) bien défini a été abandonné. Bref, les squatteurs ont encore du temps.



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