La Suède, la Finlande et la Turquie ont des « discussions constructives » sur l’élargissement de l’OTAN

Des diplomates suédois et finlandais se sont rendus mercredi à Ankara pour répondre aux objections de la Turquie à leur demande d’adhésion à l’OTAN. « Il a été convenu que la discussion, qui est menée dans un esprit constructif, se poursuivra », rapporte le compte Twitter du ministère finlandais des Affaires étrangères. Le porte-parole turc y voit « une approche positive de la Finlande et de la Suède ».

La Turquie s’oppose à l’entrée des pays scandinaves dans l’alliance en raison du soutien présumé de la Suède (dans une moindre mesure de la Finlande) au PKK kurde et au mouvement Gülen, entre autres, que la Turquie considère comme une menace. Le pays accuse également les deux candidats de l’Otan d’imposer un embargo sur les armes à la Turquie et de refuser d’extrader des terroristes.

Le PKK, qualifié d’organisation terroriste par plusieurs alliés de la Turquie, mène une insurrection de plusieurs décennies contre la Turquie, un conflit qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes.

Cinq garanties concrètes

Les délégations suédoise et finlandaise ont rencontré le porte-parole du président Erdogan, Ibrahim Kalin, et le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Sedat Onal. La délégation suédoise était conduite par le secrétaire d’Etat Oscar Stenstrom, la délégation finlandaise par Jukka Salovaara, secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères.

La Turquie a exigé cette semaine cinq garanties concrètes de la part de la Suède, dont « mettre fin au soutien politique au terrorisme », « mettre fin au financement du terrorisme » et « éliminer le soutien aux armements » au PKK interdit et à une milice syro-kurde qui lui est associée.

En outre, Ankara souhaite une coopération mondiale contre le terrorisme et la levée des sanctions sur les armes contre la Turquie.

La Turquie affirme avoir demandé à la Suède l’extradition de militants kurdes et d’autres suspects depuis 2017, mais cela n’a pas été accordé. Le gouvernement affirme que la Suède a fourni aux militants du matériel militaire, notamment des armes antichars et des drones, et prévoit de fournir 352 millions d’euros l’année prochaine pour soutenir ce groupe.

La Première ministre suédoise Magdalena Andersson dément les allégations turques : « Nous n’envoyons ni argent ni armes aux organisations terroristes ».

La Finlande a reçu neuf demandes d’extradition de la Turquie au cours des trois dernières années, selon l’agence de presse finlandaise STT. Deux personnes ont été extradées, six demandes ont été rejetées et la dernière affaire n’a pas encore été tranchée.

La Suède et la Finlande ont soumis leur candidature écrite pour rejoindre l’OTAN la semaine dernière. Les trente membres actuels doivent accepter de rejoindre un nouveau pays.



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